Il
y a une distinction fondamentale entre deux façons de concevoir le
monde à partir des animaux. Ceux qui considèrent qu’il y a une
différence de nature et ceux qui considèrent qu’il y a une
différence de degrés.
Sur
ce sujet le philosophe australien Peter Singer pose des questions
très intéressante :
Un
enfant handicapé profond, quel est son statut ontologique au regard
d’un animal qu’on aura éduqué à faire tout un tas d’activités ?
Notre civilisation a intégré dans son épistémè qu’un homme
n’est pas un animal, il y a quelque chose de fondamentale dans
l’humain qui ne se trouve pas dans l’animal. Ce qui est vrai. Mais
l’erreur que font ces personnes par contre est de considérer que ne
n’étions plus des animaux mais quelque chose d’autre, une créature
semblable à Dieu. Si par contre nous regardons ce
qu’il y a d’animal en nous il faut s’intéresser à l’éthologie,
discipline du comportement des animaux, et cette discipline nous
montre bien qu’on partage certain comportement avec l’animal.
Il
faut choisir sa vision du monde. Et si on est partisans de la
différence de degrés entre l’homme et l’animal il faut se poser la question de la souffrance
des animaux. Jeremy
Bentham
le dit très clairement, il n’y a aucune raison de faire souffrir
les animaux. Pour lui nous sommes des animaux et donc nous avons des
devoirs à l’endroit des animaux et c’est là que tout change. Dans
cette perspective là, il faut considérer que ce qui fait
l’humanité d’un être est sa capacité à ressentir de la
souffrance. Il n’y a aucune bonne raison de légitimer la douleur
qu’on inflige, ca n’est jamais défendable. Dans cette perspective
là il faudrait avoir une philosophie de l’animal. C’est quoi
l’animal ? De la paramécie aux grands singes. A partir de quel
moment la mort de l’animal pose problème ? A partir de quel degrés
de souffrances, comment savoir ce que ressent l’animal ?
Il
y a ceux qui considèrent qu’il ne faut pas manger les animaux, il
faut un régime végétarien ou végétalien. C’est une idée
Kantienne car si on le devient tous on ne tuera plus aucun animal :
si on arrête de manger de la viande il n’y a plus d’élevage, si il
n’y a plus d’élevage en ne tue plus les animaux, si on ne les tue
plus il n’y a plus de souffrances animales donc moins on mange de
viande plus on tend à diminuer partout sur la terre la souffrance
animal, perspective utilitariste, c’est une contribution à diminuer
la souffrance des animaux et donc de l’humanité. La question
que pose Bentham est est-ce qu’il y a de bonne raison de tuer les
animaux si oui quand ? Comment peut on légiféré sur ce sujet là. Le philosophe
Peter Singer pose une question : Il y a une maison infesté par des
rats qui mettent en péril la vie d’un enfant, faut il dératiser ?
Si je fais un absolue de ne pas tuer des animaux alors on ne peut
pas dératiser. La vie d’un homme est supérieur à la vie d’un rat
? Pour lui il faut le démontrer.
C’est à chacun de se faire cette philosophie de l’animal. Ou
est l’intelligence, comment elle se manifeste ? Si on parle des
tiques, animaux qui sont programmés pour être ce qu’ils sont,
Spinoza dirait programmé pour persévérer dans leur être :
reconnaître de la chaleur, se laisser tomber et piquer. Est ce que
c’est de l’intelligence ? C’est de l’adaptation à la survie,
Struggle for life disait Darwin. Il y a une adaptation au cours des
siècle car toute formes qui n’est pas adaptée à la survie
disparaît, toute forme qui est adaptée à la vie dure et
s’installe durablement dans les gènes. Ou on considèrent que les
tiques sont intelligente ou alors on considèrent que nous sommes
encore des tiques. Spinoza le dit : les hommes se croient libre
parce qu’il ignorent les causes qu’il les détermine. Les hommes
sont dans cette logique, nous obéissons à une sorte de nécessité
que nous méconnaissons. Dans cette logique là on progresse dans la
philosophie de l’animalité, il y a seulement une différence de
degrés et l’homme est encore un animal. On a pas le choix, on est
fabriqué dans un certain nombre de circonstance qui fait que pas
plus que la tiques n’a choisi d’être programmé comme ca pour
survivre nous avons choisis d’être ce que nous sommes. C’est
quelque chose de difficile à accepté. Certes nous sommes peut être
un petit peu des animaux évolués mais des animaux tout de même.
Et si nous faisions des éthiques par rapport a ce que nous sommes,
en prenant en considérations ce que l’éthologie nous racontes,
alors nous verrions très souvent que nous sommes dans des logiques
de territoire, de mal dominant de femelle dominant ou dominé. Plus
nous allons vers la barbarie plus nous sommes dans l’éthologie.
Regardons les comportements en banlieue par ex : les animaux marque
leur territoire et le premier animal qui rentre dedans est ventre à
terre la queue basse et l’animal passe. Si vous êtes dans une
posture de soumission vous avez le droit de passé sinon le dominant
vient se battre avec vous. Le mâle dominant peut être vieux, gros,
moche, con mais riche, position de prestige dans la société, la
femelle sera plus attiré que par le beau grand mince mais pauvre.
L’éthologie fait la loi. Sur nombres de domaines
il y a une logique animal. Il faut réintégré une dimension
éthologique dans tout philosophie, dans toute éthique.
Il
y a une conception de l’écologie qui fonctionne un peu pareil. Pour
certain ( la deep ecology au usa ) il n’y a pas l’homme et
l’environnement autour mais l’homme dans le monde comme un animal,
il ne faut pas être plus malin que ca, nous faisons partis de la
nature et elle détermine ce que nous sommes, c’est une vision un
peu panthéiste des choses, style gaya. Mais il n’a pas de contrat
avec la nature ( qui signe les papiers ?) mais un contrat entre les
hommes pour la nature. Cela fonde la notion d’écologie et dans
cette logique on peut en entretenir un certain type de rapport à la
planète, aux animaux ect. Si on deviens tous végétariens, que
devienne les animaux, prolifération totale ? Problème
conséquentialiste de démographie. Alors on peut être dans
la position suivante, prendre en compte la souffrance animal tout en
pouvant justifier qu’il y ai de l’abattage des élevages, qu’on
puissent manger de la viande ect. Mais ce n’est pas une position
sans contradiction, loin s’en faut.