Les 24 et 25 mars, le Conseil européen boucle le projet de « gouvernance
économique européenne ». Et ce, dans une remarquable discrétion
médiatique eu égard à l’énormité de ce qui est en train de se passer.
Les mécanismes, outils et procédures, à même de bouleverser le
fonctionnement de l’Union, représentent un véritable « bond en avant »,
selon les termes du président de la Commission européenne, qui jubile : «
les Etats-membres ont accepté – j’espère qu’ils ont bien compris ce que
cela signifie, mais ils ont accepté – d’accorder de très importants
pouvoirs supplémentaires aux institutions européennes en matière de
surveillance et de contrôle strict des finances publiques ». José-Manuel
Barroso a même évoqué une « révolution silencieuse ».
L’on
devrait donc assister littéralement à un dessaisissement des
prérogatives économiques qui restaient encore aux gouvernements et
parlements nationaux. Certes, ces dernières s’étaient déjà réduites
comme peau de chagrin. Cette fois cependant, c’est ouvertement assumé.
L’on a pris soin de rendre les sanctions financières quasi-automatiques.
Et cela va bien au-delà de la « discipline budgétaire » : tous les
paramètres économiques et sociaux passent sous la surveillance de l’UE,
ce qui inclut le niveau des salaires, le temps de travail, l’âge de la
retraite, les systèmes de protection sociale, la législation en matière
de licenciements…
http://www.marianne2.fr/Le-Conseil-europeen-fait-il-plonger-le-Portugal_a206056.html