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poetiste 29 juin 2011 11:08

De la violence

 

La violence, étrange pulsion qui peut surgir de soi, provoquée par une impression de danger venue de l’autre. C’est l’instinct de conservation qui agit par un réflexe d’alerte pour une défense de soi. C’est la violence de l’agresseur qui se mesure à la violence de l’agressé.

Deux attitudes possibles : ou la peur paralyse l’agressé, ou la réaction de conservation agira pour qu’il soit plus violent que l’agresseur afin de prétendre le neutraliser.

L’agression systématique est une anticipation de protection de soi en laquelle on exerce la violence sur l’autre que l’on considère comme un ennemi potentiel. Cette agression est généralement supportée par l’adhésion à un groupe au sein duquel l’agresseur se conforte. L’instinct grégaire renforce en ce cas la violence du sujet.

L’agression que l’on pourrait qualifier de « délibérée » chez certains sujets appartenant à un groupe ou une bande dite « extrémiste », n’est en fait que la manifestation de l’instinct grégaire qui vient à la rescousse de l’instinct de conservation pour conforter ses membres.

Il y a, à l’origine de cette attitude de violence collective, un manque de confiance en soi, un manque de personnalité, une inaptitude à accepter sa propre solitude. Le sujet d’un groupe violent est ainsi happé par une violence collective exacerbée.

Il va sans dire que des pouvoirs s’établissent dans la confrontation de deux violences subjectives ou collectives. Quand la violence se joue entre deux sujets, l’un supprime l’autre : Caïn tue Abel, Romulus tue Remus. La raison du plus violent est toujours la meilleure.

Quand la violence devient collective, un meneur, un tyran prend vite le commandement de la bande, ce que l’on peut constater dans les banlieues livrées à elles mêmes où la loi n’est autre que la loi de la jungle, retour à l’instinct animal. Le phénomène est le même en un pays où le dictateur exerce son pouvoir absolu.

A partir de ces considérations, ou on accepte cette loi de la jungle du chacun pour soi et Dieu pour tous, ou on aspire à la démocratie, à la paix, à la justice.

Il y a une dichotomie dans le comportement des hommes, toujours tiraillés entre ce que dicte l’instinct et cette aspiration à vivre sans occulter la considération de l’autre, aller vers lui et ne pas craindre sa différence pour en définitive en tirer un enseignement.

L’instinct parlant toujours en premier, il convient de lui apporter une correction qui ne va pas sans une introspection et non plus sans une notion de pardon, savoir revenir sur l’excès de réaction de notre méfiance vis-à-vis de l’autre ou sur une prise de pouvoir sur lui toujours injustifiée.

Il n’est pas question de culpabiliser le sujet mais de le renseigner sur lui-même, de lui enseigner la démocratie comme elle doit s’exercer, dans le respect de l’autre, ceci, à tous les échelons de la société.

La violence du spéculateur financier est extrême, la violence du trader, idem et l’on banalise ces violences, on les occulte en se focalisant sur les violences de banlieue plus spectaculaires mais certainement moins sournoises, plus spontanées, plus « naïves ».

La violence est le propre de l’homme en tant que mammifère primate omnivore mais elle peut être sublimée pour qu’il accède à un état supérieur spirituel qui fait appel à « l’être » dans sa construction, son ascension et non pas à « l’avoir » de manière forcenée.

Si l’on n’est pas convaincu que la richesse de l’être vaut toutes les richesses du monde, on n’est pas dans la non-violence. Si l’on n’est pas convaincu qu’il s’agit d’un engagement en lequel on doit se dépasser, on n’est pas dans la non-violence.

Comment enseigner ça dans les écoles dans un contexte de désarroi qui touche tout le monde en notre pays. Un enseignement sans exemple n’est jamais probant. Que la non-violence soit ! Que la répression ne soit plus l’unique réponse à la violence. On peut en rêver.

 

 

 

 




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