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Decrauze Decrauze 11 septembre 2011 16:31

En cette journée des dix ans du Onze, je persiste dans la position minoritaire et m’obstine dans la version du bon sens et de la logique. Le Science & Vie du mois devrait être lu par les 54 % d’humains qui sont convaincus que les attaques n’ont pas été menées par Al Qaida (sondage international de 2008). La théorie du complot se nourrit d’arguments-tonneaux donnant l’impression d’avancer vers la réalité qu’on nous cacherait.

Le Faurisson de cette tragédie, Thierry Meyssan, initie le mouvement en mars 2002. Depuis, la toile colporte toutes sortes de démonstrations pseudo scientifiques exactement comme le faisaient les Annales d’histoire révisionniste sur la Solution finale. Sereinement, le magazine de référence les démonte une à une.

-  L’effondrement des tours sur elles-mêmes, révélateur de l’installation préalable d’explosifs. L’énergie cinétique de structures fragilisées par l’impact monumental suivi de gigantesques incendies suffit à expliquer ce phénomène d’ailleurs imparfait comme le montrent les images. La partie supérieure de la tour 2 s’écroule sur le côté et la tour 1 laisse s’échapper en gerbes de gros morceaux.

-  La présence d’explosions révélatrices d’une volonté que ces tours ne restent pas debout. Depuis quand des incendies d’une telle ampleur, dans un milieu bourré de multiples composés chimiques, se déroulent-ils dans un silence religieux ? plus de 30 000 litres de kérosène coulant dans chaque tour ne provoqueraient aucune déflagration ? Le constater serait suspect, tout pompier le confirmerait.

-  La multiplication de squibs lors des effondrements, révélateur à nouveau de la présence d’explosifs. Là, on est vraiment dans l’amateurisme argumentatif. N’importe quel écroulement crée une surpression avec ce qui se trouve en dessous, l’air présent devant bien se déplacer quelque part. L’explosion de vitres avec l’expulsion de matières s’impose sans qu’il soit besoin de délirer sur l’origine.

-  L’observation d’acier en fusion est impossible par la simple action d’incendies. Et pourquoi le métal fondu repéré serait forcément de l’acier ? Que trouve-t-on en quantité dans un avion de ligne ? De l’aluminium qui fond dès 600 degrés, température largement dépassée dans certaines zones de la fournaise du WTC.

-  De la thermite aurait été déposée sur les structures en acier pour les faire fondre, comme l’attesterait la présence dans les débris d’un mélange de soufre, d’aluminium et d’oxyde ferrique. Là, je renvoie à l’explication minutieuse de Science & Vie, mais le simple bon sens suffirait à contrecarrer les allusions : la mise à bas en moins de deux heures de ces gigantesques masses aux composants multiples a forcément engendré des réactions physico-chimiques hors norme. De là, une interprétation orientée peut faire parler des preuves pour abreuver son sordide moulin idéologique.

-  Des débris métalliques ont une taille similaire, comme pour faciliter le déblaiement suite à une destruction programmée. Je ne connaissais pas cet argument-tonneau des conspirationnistes… Rien ne les arrête, même le crétinisme achevé… Il ne leur vient pas à l’esprit que les parties les plus fragiles ayant cédé en premier sont justement les extrémités et que les longueurs si facilement transportables avaient été fixées lors de la construction et non pour l’enlèvement après dynamitage.

-  Aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone, thèse à succès du Meyssan. Au-delà de l’imbécillité infinie de croire qu’un pouvoir politique donnerait l’ordre à son armée de tirer sur son centre de commandement, il existe des faits et des témoignages imparables. Le trou engendré par l’impact fait une trentaine de mètres de largeur et non cinq comme le montreraient certains clichés envahis par la fumée et l’eau déversée. En survolant l’autoroute à basse altitude, l’avion a sectionné plusieurs lampadaires espacés de 25 mètres. Des centaines de témoignages, dont celui d’un journaliste « insoupçonnable de collusion avec le pouvoir » confirment la présence d’un avion… Enfin, la liste des victimes et les nombreux débris retrouvés et photographiés démontent l’insane pitrerie de Meyssan.

En psychologie, trois indications à méditer :

La rhétorique des théories du complot : «  présenter une série d’indices comme des effets présumés de causes qui, en réalité, sont absentes. »

« Le besoin de se sentir maître de la situation est si fort que les individus vont produire des informations à partir du bruit pour retrouver un cadre stable. »

« Les militants du complot n’écoutent que leurs semblables et n’entendent que ce qui les agrée. »

Peine perdue, donc de vouloir persuader les Bigard, Boutin, Cotillard, Fo, Le Pen, Sheen, Stone et tous les anonymes dont le doute suspicieux est ancré.

Ne serait-il pas préférable d’acter la réalité d’attentats commis par Al Qaida et d’approfondir l’analyse géopolitique, quitte à se montrer très sévère à l’égard du pouvoir Bush de l’époque, plutôt que de vouloir blanchir une organisation terroriste internationale responsable de dizaines d’attentats sur la planète ? Rappelons que certains hauts responsables de la nébuleuse ont eux-mêmes revendiqué la paternité du Onze Septembre. Dès le 12 Septembre 2001 j’écrivais « A force de donner les bons et mauvais points, de soutenir puis de rejeter tel ou tel par stratégie politique, le Gendarme du Monde vient de subir un terrifiant retour de boomerang. »

Evacuons, le temps d’une journée, ces polémiques pour concentrer nos pensées sur les 2976 victimes du Onze Septembre.




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