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ffi 12 octobre 2011 10:49

L’orgueil est le chef tyrannique des principaux vices, c’est-à-dire de ces vices d’où en découlent une multitude d’autres. Parmi les péchés capitaux, l’orgueil est le plus capital, ou si l’on veut, le plus fondamental. Les Pères de l’Église voient dans l’orgueil l’origine de tout péché, la racine de tout mal, "la mère nourricière et la reine de tous les vices" (Saint Grégoire le Grand).

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Saint Thomas d’Aquin définit l’orgueil comme une estime exagérée de soi-même, qui s’accompagne de mépris pour les autres. Dans la mesure où l’on s’élève au-dessus d’un autre, on tend à l’abaisser, du moins dans l’opinion qu’on en a. Le mouvement propre à l’orgueil a quelque chose d’insensé, car il est insatiable dans sa recherche de grandeur : il ne lui suffit pas de s’élever au-dessus des autres et de les mépriser, il cherche à s’élever au-dessus de Dieu lui-même, à mépriser Dieu.

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L’orgueilleux, bien qu’il soit capable de prendre des airs modestes, est convaincu de sa supériorité dans un domaine ou dans l’autre, et il entend bien que cette supériorité soit reconnue. Il est porté à se mettre en valeur, à se vanter, à tirer gloire de son avoir, de son savoir et de son pouvoir. Il recherche l’approbation, les félicitations, les honneurs. Il a aussi, dans sa pensée, toujours ou presque toujours raison ; voilà pourquoi il n’accepte pas facilement une remarque qu’il prendra comme un manque d’égard ou une incompréhension. Il est habituellement si sûr de lui-même qu’il ne lui vient pas à l’idée qu’il puisse ­ en telle ou telle circonstance ­ se tromper gravement. Il s’obstine dans ses idées et son vouloir, dût-il avoir comme adversaires de ses positions des personnes beaucoup plus compétentes et beaucoup plus sages que lui. Il lui est extrêmement difficile de s’incliner devant l’autorité et la vertu des autres, de louer leurs bonnes actions. Il n’aime pas la bonne réputation des autres, cherchant et trouvant toujours quelques motifs pour les critiquer. Dans les relations avec les autres, il impose ses idées, ses façons de faire comme étant les meilleures et devant être adoptées ; il contrôle tout. Et ce contrôle est néfaste, parce qu’il empêche les autres de prendre leurs responsabilités et de s’épanouir, que ce soit à l’intérieur de la famille ou des milieux de travail. Les enfants, certes, doivent apprendre à obéir, et donc à être humbles. Mais les parents doivent former leurs enfants au sens des responsabilités et ne pas les empêcher de se développer en faisant tout à leur place. L’orgueil, qui ne sait pas faire confiance à un inférieur, éteint en lui tout esprit d’initiative ; il agit en ennemi de la liberté et de l’autonomie d’autrui.




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