"Mais ce qui est certain, c’est que la volonté irréductible de
l’Internationale est qu’aucune patrie n’ait à souffrir dans son
autonomie. Arracher les patries aux maquignons de la patrie, aux castes
du militarisme et aux bandes de la finance, permettre à toutes les
nations le développement indéfini de la démocratie et de la paix, ce
n’est pas seulement servir l’Internationale et le prolétariat universel,
par qui l’humanité à peine ébauchée se réalisera, c’est servir la
patrie elle-même. Internationale et patrie sont désormais liées. C’est
dans l’Internationale que l’indépendance des nations a sa plus haute
garantie ; c’est dans les nations indépendantes que l’Internationale a
ses organes les plus puissants et les plus nobles. On pourrait presque
dire : un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup
d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de
l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène."