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droledeje droledeje 29 août 2012 09:36

Les immigrés sans papiers travaillent pour un salaire moins chers qu’un immigrés régularisés puisqu’étant sans papier il n’a aucun droit. De plus comme il est immigré il vient occuper un emploi qu’un immigré régularisé ou un français dit de souche aurait pu occuper du coup il fait augmenter le chômage. La façon dont il est calculé importe peu.
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Si ils sont régularisés ils se feront viré puisque le patronat ne pourra plus les sous payés. D’autres immigrés illégales prendront leurs places alors que les régularisés iront renforcer l’armée de réserve du capital et donc, par la simple existence de cette "armée", pèseront à la baisse sur les salaires.

Vous vous contredisez dans ces deux affirmations.
Votre argumentation consiste à dire que les "emplois" occupés par des sans papiers ne peuvent être occupé que par des sans papiers car le patronat refusera de payer plein tarif. SI l’on vous suit, expulser les sans papiers ne fait qu’en amener d’autre, puisque de toutes façons, le patronat refuse de payer le taux plein pour ce genre d’emploi. Donc face à cette situation, on peut soit combattre les sans papiers, soit le patronat. Mon choix est très vite fait...

"Évidemment que dans l’absolu ce sont des prolétaires comme nous et qu’une lutte des classes mondiale serait beau mais c’est utopique et pratiquement irréalisable."

Je ne suis pas dans la ligne Trotskyste d’une révolution mondiale. Je ne suis d’ailleurs pas dans une ligne d’une révolution magique qui déclencherait du jour au lendemain le changement universel et qui nous ferait atterrir dans le jardin d’Eden. Je pense au contraire que la "révolution" aujourd’hui est quelque chose qui doit se construire sur le temps long, dans la durée, patiemment. Afin d’être solide. Tous le travail militant que l’on peut faire avec les sans papiers entre dans cette logique de temps long. Car nous nous apprenons mutuellement à lutter contre le capitalisme, nous nouons des liens qui nous permettrons d’être plus fort lors de lutte de plus grande envergure. Là où la société industrielle divise l’humain, l’atomise, pour qu’il soit tout seul chez lui devant sa télé (ce qui est selon moi, et selon Hannah Arendt la condition nécessaire à l’avènement d’une société totalitaire), il nous faut recréer ici et maintenant du lien. Et plus important le lien qui nait dans la lutte ! S’allier avec les sans papiers, ce n’est pas une sorte de vœux internationaliste (et je ne cache pas que je suis internationaliste, mais selon moi cela implique d’autres choses que l’affaire des sans papiers), car ces personnes sont présents sur le sol national. Je ne parle pas de faire la révolution avec des gens à l’autre bout de la planète ! Ils vivent à deux pas de chez moi.

Sur la quantité de travail limité, vous avez un instinct juste. En théorie ce n’est pas le cas, en pratique ça l’est. Mais pour cela, on peut renverser le marché du travail, comme le propose les propositions de Friot par exemple. Et même sans ça. "Il suffit" (car cela nécessite la révolution tout de même...) de dire que le travail ne soit plus une marchandise pour qu’il n’y ait plus une quantité limité de travail.

Sans vouloir paraitre pédant, j’aimerais citer un court extrait d’un livre extraordinaire de Jaime Semprun, " L’abime se repeuple" :
"On trouve à la fin d’un poème de Constantin Cavafy, - en attendant les barbares -, deux vers qui sont en la circonstance très évocateurs : "Mais alors, qu’allons nous devenir sans barbares, ces gens en somme était une solution". C’est ainsi que pour se cacher son désastre réel et éxorciser le spectre d’une décadence interminablement livrée à elle-même, une société se trouve des ennemis à combattre, des objets de haine et de terreur ;..."
Dans ce passage Semprun parle en réalité des banlieues. Cependant le mécanisme est selon moi le même. La système techno marchand aura toujours tendance à créer (ou à faire venir) des ennemis de l’intérieur afin que l’on s’en prenne à eux plutôt qu’au système en lui même. D’où mon choix que j’explicitais dans le commentaire précédent, entre s’en prendre aux sans papiers ou s’en prendre au système, pour moi c’est vite vu.
 




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