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Éric Guéguen Éric Guéguen 3 octobre 2012 17:50

@ Machiavel :

Je vais vous dire en quoi ce que vous proposez me gène, c’est très simple. Je perçois dans le principe du suffrage une dynamique proprement économique. Élire un produit, oui. Un homme politique, non. Dans le cas contraire, cet homme fera tout pour se vendre, tout, c’est-à-dire qu’il justifiera la fin par n’importe quel moyen. Partant de là, vous ramenez les citoyens à de simples consommateurs, ce qui me conduit à parler du problème des médias.
Vous dites que les médias doivent devenir, officiellement, notre quatrième pouvoir. Or, il le sont déjà, d’une part, et d’autre part, "rendre ce pouvoir indépendant", qu’est-ce donc ? Fonctionnariser ses acteurs ? Non, grand dieu... Le détacher totalement, au contraire, de toute tutelle de l’État ? Davantage. Très bien, mais dans ce cas, où va-t-il puiser les crédits pour son fonctionnement normal ? Dans la publicité et, de manière générale, dans le fait de prendre soin de diffuser aux citoyens ce qu’ils ont envie d’entendre pour ne pas perdre de parts de marchés. Ils font donc d’eux, encore une fois, des consommateurs plus que des citoyens ! Autrement dit, vous aurez beau retourner le problème dans tous les sens, vous ne pourrez vous départir du besoin de recourir à l’éthique individuelle, à la responsabilité de chacun eu égard au bien commun, au détachement des menus plaisirs privés et à la redéfinition de la "chose publique", porteuse de valeurs, de vertus, et d’un indéniable besoin de hiérarchie, toutes choses préalables à l’établissement d’une nouvelle constitution ou de nouvelles institutions.
La finalité de votre démarche, très bien construite au demeurant, est d’éviter la confiscation du pouvoir, comme Monsieur Chouard. C’est, je pense, une erreur, un préjugé moderne. La finalité doit être : orienter le pouvoir dans le bon sens ; les contre-pouvoirs ont beau être essentiels, ils sont secondaires à mes yeux dans la reconstruction politique qui nous attend. Je veux dire que tout miser là-dessus est, à mon sens, voué à l’échec. Or, si je ne m’abuse, c’est un peu ce que vous faites.




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