Bonjour,
Nous sommes heureux que
cette vidéo suscite le débat et la discussion.
La Compréhension
Partagée étant notre préoccupation principale, il nous paraît
fondé d’apporter quelques précisions aux internautes ;
Concernant les pratiques
de Philippe Pastoureau, l’agriculteur interviewé ici.
Le labour est à la base
du travail d’un agriculteur « conventionnel ». C’est le
premier maillon d’une chaîne de production qui est pensée
entièrement en fonction de la première étape. Y renoncer, c’est
opérer une transformation à la fois très longue et radicale. Un
tel changement représente un effort colossal et nécessite des
phases d’apprentissage et d’expérimentation. Nul ne peut passer
en claquant dans ses doigts d’un état à autre, d’une méthode à
une autre ! Le labour avait pour principale fonction de désherber
avant de semer. Là on ne laboure plus, l’herbe se développe
beaucoup plus vite. Philippe a dû compenser dans un premier temps
l’arrêt du labour par l’utilisation de plus de produits chimiques,
afin de maintenir sa production à flots le temps de maitriser une
agriculture sans labour (et avec beaucoup moins de produits
chimiques !) efficace et durable. Ce n’est qu’au bout de quelques
années qu’il a pu maitriser la concurrence entre les plantes qu’il
souhaite cultiver et les plantes qui poussent naturellement en
n’utilisant plus de désherbants mais en réalisant des
associations végétales. Une plante protège une autre pendant que
celle-ci se prépare à pousser…Le recours aux herbicides était
une phase transitoire, aujourd’hui son système est extrêmement
performant, il utilise très peu d’intrants et son sol a retrouvé
toute sa santé et sa capacité à produire.
Par ailleurs cette vidéo
n’a pas été tournée dans un « château » mais au
Musée National du Moyen-Age, parce que nous voulions montrer que
depuis la nuit des temps, l’humain est confronté à cette question
majeure de notre rapport au vivant à travers l’agriculture et
l’alimentation.
Enfin sur le financement
de TerrEthique : TerrEthique est une association qui fonctionne grâce
à des dons issus du domaine public et privé, comme beaucoup
d’autres associations et Fondations. Ces dons donnent lieu à une
convention de mécénat régie par des règles claires et strictes.
Un mécène est un organisme qui apporte son soutien financier à une
structure sans aucune contrepartie : nos mécènes
n’interviennent jamais ni sur les contenus que nous produisons ni sur
la forme que nous leur donnons, pas davantage que sur nos choix
pratiques et éditoriaux ou sur le déroulement des évènements que
nous organisons. Nous sommes libres et indépendants et comptons bien
le demeurer.
Et par ailleurs nous ne
considérons pas les entreprises de façon manichéenne. Les
entreprises sont avant tout des organisations humaines traversées
par des courants différents, des influences internes et externes,
elles sont en mouvement, parfois paradoxaux, à l’image de
l’existence humaine. Il nous parait indispensable d’associer et de
dialoguer avec les entreprises qui sont des acteurs majeurs de la
grande équation qu’est le défi agricole et alimentaire.