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Éric Guéguen Éric Guéguen 24 avril 2013 22:03

Bonsoir Machiavel, et merci de m’avoir lu.
Je vais essayer de répondre à vos questions. Je dis "essayer", car je muris un peu tout ça et m’expose à l’erreur grossière.
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1. Le régime politique le plus "puissant", c’est-à-dire le plus "efficace", serait par définition celui qui parviendrait à faire droit à la fois à la disparité verticale des compétences - non seulement entre les êtres mais au sein du même être tout au long de sa vie ! - et à la dissémination horizontale des talents parmi la communauté.
C’est donc un équilibre à trouver, auquel j’ai donné le nom de "démocratie ordinale" (fondée en ordre, donc hiérarchique) par opposition à l’actuelle "démocratie cardinale" (fondée en nombre).
Le régime parfait, du point de vue que j’ai pris, est celui qui régirait une communauté d’êtres tous experts autant les uns que les autres... ce qui est impossible. Seul le fait d’avoir en permanence une vision extensive de l’"aire de puissance" permettrait de réguler au mieux le nouveau régime.
C’est dans cette optique que je m’intéresse au conatus de Spinoza.
La suite dans mon bouquin, une fois que je l’aurai terminé !
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2."Suum cuique tribuere" disaient les Romains.
Dans mon analyse, les individus - que je ne sacrifie pas pour autant - ont une vision claire et objective de la chose commune, cultivée dès l’enfance par les bons soins d’une instruction publique digne de ce nom (voire d’un service national, même civil). Le "commun" doit avoir un autre sens que l’ultime recours de tous les déshérités de la planète auquel on le confine. Et pour ce faire, il faut en faire un point de vue surplombant toutes les idiosyncrasies, ce qui n’est pas étranger - nous en avons déjà parlé - à une certaine transcendance, c’est-à-dire une sortie de soi, une projection commune, totalement athée.
Une fois que l’on s’approprie l’"œuvre commune" par l’esprit, il devient plus facile de mesurer en quoi empêcher autrui de donner le meilleur de lui affaiblit d’autant l’œuvre commune, donc son propre bien. Partant de là, le mot même d’égalité s’éloigne, son emploi ne devient plus psittaciste, bégayant, et il laisse la place au mot justice qui rétribue géométriquement, proportionnellement à ce qu’une personne peut offrir à la communauté.
Ainsi les plus riches doivent-ils payer davantage ; ainsi les plus disponibles doivent-ils se consacrer davantage à la chose commune. Et le "droit" devient incongru.
À développer également, et je m’y emploie...
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3. La question des « critères » :
Je l’ai abordée à la fin du paragraphe précédent ; le critère qui prime devrait être – dans la sphère politique – celui de la disponibilité, assortie d’une volonté ferme de s’engager en politique, d’une probité qui, si elle se trouvait démentie, verrait le contrevenant banni à jamais de cette sphère, ainsi que les marques d’un minimum de connaissances sur les « affaires du monde ».
Il nous faut différencier « temps domestique », « temps professionnel » et… « temps politique », chacun réparti selon le bon vouloir des individus. En outre, nos amis les Grecs avaient assurément bien vu les choses en ayant recours à une part de hasard, à la reddition de compte, et surtout, surtout à la rotation des charges (annuelle par exemple). Du coup : fin des partis politiques (chaque individu devenant un parti à soi seul) et fin du suffrage (éminemment commercial dans un pays de 65 millions d’âmes).
Du pain sur la planche, surtout seul dans son coin. À suivre…




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