• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


5 votes
Rachid G. Rachid G. 16 mai 2013 20:29

Les langues commencent tout de même à se délier, les images parlent d’elles-mêmes, les policiers interrogés l’ont affirmé : les casseurs sont essentiellement des jeunes venus des proches banlieues. Plusieurs d’entre eux arboraient des maillots du PSG avec les numéros de leur département respectif (92, 93, 94...) inscrits derrière. C’est un fait, il ne faut pas caviarder la vérité et, surtout, en finir avec la culture de l’excuse. Les inégalités sociales que ces jeunes subissent ne peuvent justifier le recours à la violence, au pillage, au vandalisme, etc. Surtout que là, contrairement aux émeutes de 2005, il y avait la volonté de foutre le merde pour foutre la merde, sans revendication particulière. Quand le bus à impériale sillonnait les rues de la capitale, les mecs le suivaient en sautant sur le toit des voitures. C’est vous dire ce que ces crétins ont dans la tête...

Globalement, la distinction a donc été faite entre les ultras, qui se sont contentés de déployer une banderole sur l’échafaudage au Trocadero, et les casseurs, venus principalement de la Seine-Saint-Denis. Que ces derniers soient pour la plupart issus de l’immigration noire africaine ou maghrébine importe peu voire pas du tout : ils sont avant tout français, qu’on le veuille ou non et qu’ils le veuillent ou non ! 


Viennent ensuite les questions de l’immigration et des responsabilités. On ne refera pas le passé, mais la France a failli en parquant les primo-migrants dans des ghettos, pensant qu’ils ne resteraient que pour un temps défini avant de retrouver leur pays d’origine. Elle a ensuite failli en traitant leurs enfants comme des étrangers, alors que nés et vivant sur le sol français. Aujourd’hui, en 2013, les "jeunes de banlieue", comme on aime à les appeler en pensant éviter les amalgames, sont traités comme des laissés-pour-compte. 

À qui la faute ? 

Les torts sont évidemment partagés. Je l’ai dit et je le répète : la culture de l’excuse, ça suffit ! S’ils en avaient la volonté, ces jeunes s’en sortiraient, en dépit des discriminations, des inégalités, bref, de toute forme d’injustice sociale. Machiavel (le philosophe) avait raison : "Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent." Encore faut-il en prendre conscience et, en l’occurrence, arrêter de tenir les murs. Ce repli identitaire qui consiste à agiter le drapeau du bled (du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Mali...) pour s’auto-placer à l’extérieur du roman national est non seulement idiot, je suis bien d’accord, mais surtout contre-productif car apportant de l’eau au moulin des partis populistes à qui la présence de l’Autre - en fantasmant sur ses intentions supposées - dérange : ces derniers saisissent dès lors l’occasion, avec la complicité des médias à la recherche du buzz, pour se poser en victimes et gagner des électeurs. Cette vidéo l’illustre parfaitement. 

Au rayon des responsabilités, les gouvernements successifs sont également à pointer du doigt. Il es absolument anormal que la situation dans les banlieues aillent de mal en pis au fur et à mesure que les années s’égrènent. Plutôt que d’affronter à bras le corps les questions du chômage, de l’éducation, des discriminations, etc, on a préféré subventionner des associations comme SOS Racisme et Ni putes ni soumises qui ont causé tellement de torts que leurs militants n’entrent plus dans les banlieues. Les rares rassemblements se déroulent dans des lieux mondains, style restos branchés de la capitale ou réunions fermées avec toasts et champagne. Pas plus tard qu’avant-hier, j’en parlais avec mon oncle qui a participé à la Marche des beurs, dans les années 80. Il en garde de très mauvais souvenirs ! 

Pour résumer, même si tout n’est pas noir dans l’histoire de la France, loin s’en faut, tout n’est pas rose pour autant. Il est dommage que ceux qui sont les plus écoutés développent une critique à sens unique, en oubliant l’autocritique et la remise en question. Et ce, de tous les côtés.



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON