"On se souvient, en 2010, de l’affaire
Hebbadj, du nom de ce français d’origine algérienne soupçonné
d’avoir fait subventionner par la caisse d’allocations familiales
de Loire Atlantique un foyer composé de quatre femmes et de douze
enfants. Finalement mis hors de cause, le 27 mars dernier par le
tribunal de Nantes (mais condamné pour des faits connexes à six
mois de prison avec sursis), M. Hebbadj ne connaîtrait plus
aujourd’hui, tous ces « tracas ». Quand bien même il n’aurait
pas acquis la nationalité française, le seul fait de reconnaître
les enfants de ses compagnes comme les siens suffiraient à lui
accorder de plein droit le bénéfice des prestations familiales…
En 2010, les services du ministère de
l’Intérieur, sollicités par Brice Hortefeux, avaient
recensé, au bas mot, 80.000 pères de famille dans le cas de M.
Hebbadj. Un chiffre, certes approximatif, comme le sont, par
nature, ceux des hors-la-loi présumés, mais qui n’en donne
pas moins le vertige. Même en partant d’une hypothèse
extrêmement basse (deux femmes pour un homme, et deux enfants
par femme), voilà qui désignerait au moins un demi-million de
personnes vivant sous un régime que proscrivait jusqu’alors
le droit français.
Or tout indique que la réalité est bien pire. Ecoutons
l’ancien député communiste de Seine-Saint Denis, Jean-Pierre
Brard, peu suspect de « complicité » avec la droite, cité
dans une étude passionnante que la Fondation Montaigne avait
consacrée, en novembre 2009, à la polygamie. Maire de
Montreuil jusqu’en 2008, celui-ci rapportait la situation de
deux frères jumeaux d’origine africaine : « Mariés chacun à
deux épouses, ils avaient à eux deux 40 enfants, la plupart
inscrits dans la même école. Nous avons mis un an à les
convaincre de disperser les gamins dans différents
établissements scolaires. Les deux pères voulaient qu’on
leur trouve un grand appartement pour continuer à vivre tous
ensemble. J’ai refusé fermement : non seulement nous n’avons
pas de 15 pièces, mais, en plus, la famille coûtait déjà une
fortune à la commune. »"
Ordo ab chao : mode d’emploi...