Pour répondre à ta
question Berphi, rapidement et donc forcément trop superficiellement, disons
que les deux termes de ta proposition me semblent également exacts et moins
antithétiques que tu ne le suggères. Oui, il y a chez moi une vraie naïveté qui
me rend souvent assez peu adapté à la vie sociale, mais oui aussi, j’aime "faire
mon punk" comme tu dis justement. Si on veut aller plus loin, disons que j’ai
tendance, à la fois par naïveté et à la fois par idéalisme et provocation, à me
comporter non pas en accord avec ce qu’est le monde, mais avec ce qu’il devrait
être, ou plus précisément encore, avec ce que la plupart des Tartufe prétendent
sans jamais l’appliquer concrètement. Cet exemple en est emblématique : un
libertaire, c’est quelqu’un de non dogmatique, ouvert d’esprit, qui aime a
minima le bordel et de façon générale la déviance, tout ce qui sort des clous,
en ce sens mon attitude sur Radio libertaire aurait dû être parfaitement
acceptée (je ne dis pas appréciée, je n’en demande pas tant). On peut me
raconter ce qu’on veut en me faisant des gros yeux pour me rappeler au principe
de réalité, dans ce cas d’école, même avec le recul, je n’arrive pas une seule
seconde à trouver que c’est moi qui ai tort et pas eux, simplement parce que
moi, je fais ce que je dis et dis ce que fais, que mes actes sont en plein
accord avec mes principes, un libertaire qui censure un déviant, bouais, ça le
fait nettement moins…
Je vais pour le coup te
citer un autre exemple, chacun en pensera ce qu’il veut mais il est du même
ordre. Sur le plateau de "Ce soir (ou jamais !)" (c’est aisément
trouvable sur le web), j’ai lors d’une performance (Crevez tous, premier
massacre, la Conjuration de la peur : comme ça, ceux qui le souhaitent,
auront tous les éléments pour la retrouver) balancé droit dans la face d’un
ministre de la culture : "Votez bande de chiens pour que notre
existence à tous ressemble désespérément à la votre, immobile et en laisse en
attendant la mort", eh bien !, vous savez quoi ?, le ministre en
question m’a poursuivi dans les couloirs après l’émission pour me serrer
chaleureusement la main en me glissant "Bravo jeune homme, l’art se doit d’être
subversif et provocateur !" Je ne sais absolument pas si à cet
instant il était sincère ou au contraire en représentation politique, ça lui
appartient et à mon sens ce n’est pas du tout le propos, mais ce que je sais c’est
que dans ma représentation du monde valeureuse et idéaliste (naïve si vous y
tenez), oui !, un ministre de la culture devrait penser ce genre de choses
(et en conséquence arrêter de donner des subventions à tous les mandarins de la
Kulture en France…) et s’il y a quelqu’un qui à cet instant n’était pas à sa
place, ce n’est, à mes yeux, pas moi, mais a contrario la plupart de mes
collègues formatés qui viennent présenter dans un émission prétendument culturelle
un produit "de qualité" estampillé Télérama dont la seule fonction
est de rassurer le bourgeois et/ou le prof d’histoire géo de gauche, si tant est
bien sûr que ce ne soit pas exactement la même chose.
Si cet "idéalisme
combattif et provocateur" t’intéresse (toi ou d’autres) réellement et que
tu veux le creuser, je ne peux que te renvoyer à mon premier roman (Je gagne
toujours à la fin), cela en constitue le cœur.
Amen.
(PS : Et rassure-toi,
je sais lire et je ne te confonds évidemment pas avec Super Boulet.)