@ Éric Guéguen, pour Nietzsche tu repasseras, quand à votre objection est compréhensible si vous ne l’avez pas lue.
« En outre, tout comme Nietzsche, Steiner donne l’impression de voir le monde à son image. » Lissez l’ouvrage pour voir où est l’erreur de votre jugement.
Jacques Ellul me semble être dans se cas être un exemple typique d’une pensé personnelle qui ne laisse pas de place à que une véritable idée de la Liberté puisent être comprise.
Puis qu’il le pose pas comme une réalité spirituel, mais comme une réalisation matérielle.
« Égoïsme et Amour
L’homme moderne est parvenu à l’autonomie
de sa personnalité. Cette émancipation a aussi engendré
des parts d’ombre : solitude, incompréhension entre les
hommes, égoïsme. Friedwart Husemann en retire ici une étude
de la relation de cet antagonisme avec la confession de Pierre et avec le
nerf fondamental de la « Philosophie de la Liberté »
de Rudolf Steiner.
Dans le mot même « d’individu », « l’indivisible »,
repose l’idée que le coeur de l’être ne peut être
divisé ni scindé. En effet, une telle scission a été
reconnue dans le siècle passé comme l’une des maladies
pyschiques les plus graves, en tant qu’aliénation, par scission
de l’être, ou schizophrénie. Et malgré cela, on
peut facilement reconnaître qu’au cours du temps, nous devons
apprendre à vivre dans plusieurs Je en pleine réflexion. Effectivement,
si l’on observe cela avec justesse, c’est déjà
le cas dans notre vie quotidienne.
Lorsque nous examinons en rétrospective un acte que
nous avons accompli dans le passé, que nous le trouvions juste ou
faux, ou que nous le jugions d’une manière quelconque, notre
Je actuel, qui effectue alors ce jugement, fait face à notre Je passé,
qui avait agi à ce moment-là. Ce genre de dédoublement
de personnalité est le fondement de toute formation par l’expérience,
celle qui nous apprend à agir avec tact comme celle qui fixe nos principes
moraux les plus élevés. Nous nous excusons lorsque nous remarquons
que nous avons porté atteinte à une forme de politesse. Notre
conscience morale s’agite lorsque nous remarquons que nous n’avons
pas agi avec justesse. Et nous éprouvons comme un manque de dignité
humaine, lorsqu’un criminel, revenant sur ses actes, ne laisse transparaître
aucune honte, aucun remords ni aucune distanciation habituelle.
Un homme, qui peut faire face à lui-même comme
il fait face à un étranger, et qui exerce cela avec méthode,
engage un cheminement d’éducation à l’esprit. (1)
Mais il ne fait rien d’autre qu’apprendre à vivre lentement
dans deux Je. Et ceci est la première lueur d’un idéal
plus vaste, largement plus lumineux : à savoir que, dans notre
entité humaine quotidienne, se dissimule une entité supérieure
et qu’il est possible d’éveiller celle-ci. Dans le cours
ultérieur du développement spirituel, cela se poursuit si loin
que l’élève, parvenu au seuil du monde spirituel, apprend
à voir son Je propre sous douze facettes différentes. (2)
Le développement part donc du Je singulier, qui se maintient parfaitement
en tant qu’individu sain dans la vie quotidienne, pour s’élever
vers le Je supérieur. Sur ce cheminement, nous en venons à
effectuer un premier pas qui consiste dans la scission de notre Je (plus
exactement de la conscience de notre Je, ndt), pour arriver à
la dernière étape à une multiplication de notre Je.
La pierre, sur laquelle s’édifie
la liberté
Ce qu’on veut dire ainsi résulte déjà de la
« Philosophie de la Liberté ». Il s’agit
d’abord de l’observation du penser. Quand j’observe le
penser, je ne peux le faire qu’avec l’aide du penser lui-même.
Nous pouvons appréhender le penser par lui-même. Cette expérience
de l’activité du penser qui s’engendre elle-même
et se reconnaît lui-même est l’expérience de la
liberté. Que je puisse observer la nature du penser qui repose sur
elle-même, c’est parce que cela s’enracine dans ma faculté
de dédoublement de mon Je : « [...] c’est le
Je lui-même, qui se tenant dans le penser observe son
activité. » (3) On peut caractériser ces
deux Je différents : celui qui agit en observant et celui qui
subit en connaissant, ou bien encore le Je actuel et le Je passé.
En tout cas, notre liberté repose sur ces deux jambes. Sans elles,
notre liberté ne nous serait pas consciente. Un ferme point d’appui
est ainsi découvert, un roc sur lequel on peut édifier la maison
de la liberté. »