@O scugnizzo
-La compétition augmente la performance dans un
domaine très précis d’un individu, et on estime que la somme de ces
performances soient absolument bénéfiques pour la société (faudrait encore
préciser si c’est sur du court ou long terme). C’est quoi ce raccourci ?
R / La compétition organisé comme système et
dans une société individualiste, non évidemment. La compétition dans une
société individualiste est mortifère car on assiste à des luttes entre totalités,
dans des collectivités communautaires, ces compétions se font entre différentes
partie d’un tout, et si ces compétions permet aux parties d’augmenter leur
performance comme vous l’admettez vous même, c’est le tout qui en bénéficiera …
-L’économie compétitive a ruiné le sport, elle a ruiné des hommes
R / Je suis d’ accord avec ce constat, mais c’est bien
cette économie compétitive le problème et non la compétition sportive en tant
que telle.
Les deux ne sont pas inséparables. Je vous renvoie à l’excellent
article d’Eric Gueguen « éloge
politique de l’esprit olympique ».
-Et faudrait prouver que la compétition puisse être
bénéfique, en y réfléchissant autrement qu’idéologiquement (à partir de nos
présupposés occidentaux), je n’y vois rien d’automatique.
Pour ne pas rester dans la théorie, j’ ai pratiqué un « sport » individuel
extrêmement difficile et éprouvant tant physiquement que mentalement , j’ ai fait des stages avec mes
rivaux direct , on souffrait ensemble ,
on mangeait ensemble , on dormait ensemble , on rigolait et faisais la fête
ensemble ,on s’ entraidait , on se donnait des conseils , on se prenais des modèles
au sein du groupe , l’ un pour sa détermination , l’ autre pour son physique et tel autre pour telle ou telle aptitude technique.
Pourtant nous étions des rivaux, et ce n’était
pas une question d’argent (il n’y avait pas grand-chose à gagner de toute façon)
mais pour avoir cet honneur d’être le
meilleur parmi ses pairs.
Et le meilleur n était pas forcément le plus honoré,
il nous est arrivé d’être stupéfait de la détermination de perdants, de leur capacité
à se dépasser, à progresser, à s’accomplir.
Rien de cela n’aurait été possible sans émulation,
sans compétition entre nous et je pense que nous n’étions pas un cas particulier,
on retrouve ce cas de figure non seulement dans le sport mais aussi dans
certaines activités de la vie.
Personnellement,
je vois la compétition avec les autres comme un prétexte, le vrai combat est
contre soi même , contre sa tendance à lâcher prise , à abandonner, se fixer pour objectif d’ être meilleur que
celui qui est présentement meilleur que soi , c’ est aussi une manière de se donner
les moyens de s’ extraire de sa propre condition en la dépassant.