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maQiavel maQiavel1983 4 février 2014 15:33

Bonjour morphéus.

-Concernant la recherche de satisfaction de substitution qui nous conduit à consommer des marchandises, c’est intéressant, c’est une explication du consumérisme. Je vous conseille une autre approche.

-Au fond quand je l’écoute, je retrouve tous les poncifs de la gauche libertaire. Je ne suis pas hostile à la gauche libertaire en tant que telle mais elle est intrinsèquement liée aux avancées capitalistes néolibérales. Je m’explique :

Quand on entend Hüther nos schémas de pensée sont transmis par l’entourage notamment par la famille (ce qui est indéniable) mais seraient source de contraintes et des entraves à la liberté.

C’est une vache sacré de la gauche libertaire : l’autonomie ne s’envisage qu’en tant que soustraction à toute forme de cadre, de structure contraignante, les particularismes et structures traditionnelles sont des entraves à un stade supérieur d’organisation sociale.

Dans cette optique, le déracinement quant aux liens familiaux et aux traditions créerait les conditions d’un nouveau type de fraternité, seuls les déracinés peuvent accéder à la liberté intellectuelle et politique.

D’ ou l’opposition de ce courant à toute forme d’imposition du savoir jugé trop contraignante, il oppose à la structuration anthropologique par l’éducation le primat des choix individuels  (pour libérer les neurotransmetteurs plastique nous dit Hüther).

 

Mais au fond, à l’analyse des faits, l’émancipation tant prônée n’est qu’une mutation paradigmatique, publicité et propagande moderne n’ayant fait que supplanter les figures traditionnelles de la domination. 

Le principal effet du déracinement, de la libération à la tradition,  c’est le délitement du lien social, et ainsi une chaîne de déduction logique relie l’individu absolu à l’Etat absolu et au marché absolu, désormais libre de manœuvrer comme bon leur semble : mise en place de nouvelles structures contraignantes et restructuration des individus  (cfr la grotesque théorie du genre), c’est le totalitarisme de marché.

L’individu est enchaîné à la tyrannie de la mode. Tout le monde est libre… d’être conforme à une certaine conception de la liberté. Le concept oxymorique de « consommateur souverain » émerge, le marché permet aux consommateurs d’exprimer leur individualité, acheter une identité (grâce à des marchandises au contenu émotionnel fort) remplace l’idée de se créer une identité pour changer la société. La communication de masse renforce la concentration du pouvoir et la structure hiérarchique de la société. La mémoire collective est détruite, le « star system » remplace les autorités intellectuelles. Les médias influencent les orientations des mouvements en choisissant ou non de les médiatiser. 

Bref, ces thèses n’amènent qu’à une reproduction de nos sociétés actuelles.

Le principal problème de cette thèse vient d’une certaine conception de la liberté comme un absolu, pourtant les structures sociales ne font que la restreindre et en les cassant, on en met en place de nouvelles.

Moi, je crois que la tradition, la transmission d’un savoir, la transmission d’une représentation du monde est indispensable.Mais la vraie tradition est critique, il s’agit en permanence de l’analyser, elle doit permettre de tirer des leçons du passé.

On ne fait pas table rase du passé, si on est progressiste, c’est la tradition qu’il s’agit de faire évoluer, on ne peut pas construire un homme en partant de rien. C’est la raison de mon opposition viscérale à la théorie du genre et à l’entreprise de la destruction massive de la famille qui est entamé depuis des décennies et qu’il s’agit maintenant d’achever.

C’est ce que Chrisopher Lash (qui a inspiré Clouscard, Michéa et Soral) préconisait : une refondation de l’axe d’analyse et de combat de la gauche, et l’alliance de cette gauche refondée avec toutes les résistances au déracinement et à la modernisation forcée.




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