Je ne dois pas grand’chose à l’école non plus, mais je n’ai pas le même point de vue (ni la même suffisance) que vous.
Je pense que sans un espace commun, sans la distribution de choses communes, de valeurs commune, aucune société n’a lieu d’être. Et je refuse de me voir traité d’étatiste, de crypto-marxiste ou de je ne sais quel autre nom d’oiseau par des gens dont la valeur suprême est l’individu besogneux amassant des noisettes.
Question : Et si par malheur tout le monde choisit les mêmes écoles ? Vous faites comment ? Vous opérez un tri à l’entrée ? Sur quelle base ?
Je ne suis pas amoureux fou de la fonction publique et de l’irresponsabilité galopante qu’induit un État aussi obèse que le nôtre. Mais laisser des choses aussi fondamentales que l’instruction à des marchands de tapis n’ayant d’autre culture que celle du chiffre, je m’y refuse. Sans le commun, vous ne seriez pas là. Dans une société individualiste, par gros temps, lorsque le pays est au bord d’une guerre, il est alors trop tard pour pleurer un patriotisme qu’on a tout fait pour anémier. La France, c’est autre chose qu’un patchwork de petites propriétés privées.