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Guit’z 5 mai 2014 00:13

Assez d’accord avec ce que dit Qaspard, quand il évoque l’ennui que suscitent à la longue ces orgies et ces tortures rituelles à n’en plus finir.

Au fond, rien de plus cucul la praline, après quelques chapitres, que ce théâtre de la cruauté graduelle : ce sont les cercles de l’Enfer de Dante - mais sans l’intercession infiniment dissimulée du Malin. Dans le théâtre des Anciens, comme dans celui de Racine, le destin fatal est d’un seul tenant, le Mal est engrené depuis la nuit des temps, il ne se pense ni ne s’élabore au fil de la narration, les péripéties que traversent les personnage sont la substance de l’intrigue, non ses prétextes décoratifs. Au contraire, chez Sade, le Mal se théorise lui-même tandis qu’il s’accomplit, comme s’il s’expérimentait, s’éprouvait dans son propre commentaire. L’Enfer de Sade est celui que peint un philosophe ; son procédé est didactique, ce pourquoi il s’évente au fur et à mesure. C’est le vice d’un enfant qui découvre le vaste monde au cours de quelque voyage initiatique - c’est Candide à l’envers, aussi est-ce si surfait.

Cela dit Sade est un poète et un moraliste. A mon avis, le moraliste est même un des plus grands.

A lire : Sade, d’Annie Lebrun. D’ailleurs, tous les essais d’Annie Lebrun sont admirables...

 smiley




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