• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


5 votes
Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 1er juin 2014 00:42
"Donc, plutot que de prendre carl lewiss en exemple, sortez nous une étude sociologique qui nous montre que les indiens sont plus forts, en meilleur santé, ou ont un meilleur QI que le reste du monde, ou que leurs voisins viandards."

Pourquoi serait-ce aux végétariens de prouver quoi que ce soit ? La nourriture carnée implique souffrance et mort. Cela, même les mangeurs de viande ne le nient pas (tant que la "viande" n’est pas créée autrement que sur un animal à qui on retire la vie). Par conséquent, il est logique que ce soit à ceux qui produisent souffrance et mort de justifier leur pratique par un bénéfice supérieur aux inconvénients (qui d’ailleurs ne se limitent pas à ceux que j’ai énoncés). 

Par ailleurs, l’argument de la comparaison avec la société indienne ne résiste pas à une approche un peu sérieuse de la question, car une comparaison portant sur un facteur de santé nécessite de vérifier que toutes les autres conditions sont les plus identiques possibles : air respiré, condition de travail, génétique, climat, épidémies locales, etc. Certes, je vous accorde que le cas du sportif de haut niveau n’est pas transposable à l’individu moyen. Ce qui serait éventuellement intéressant serait par exemple de prendre un échantillon significatif de Parisiens de même condition sociale et de comparer ceux qui mangent de la viande et ceux qui n’en mangent pas, et encore cette étude devrait être réalisée sur de longues années. 

Mais pour moi la question ne se pose pas en ces termes. Je suis certain qu’on peut très bien vivre en bonne santé en mangeant de la viande - à condition d’en manger peu et de bonne qualité. Si je ne mange pas de viande, c’est parce que je sais que je ne tuerais pas moi-même un animal pour le manger et que je ne souhaiterais pas non plus l’élever pour cela dans des conditions abominables. Je trouve qu’il serait hypocrite de manger quelque chose en fermant les yeux sur les conditions de sa production, et j’aime vivre en accord avec toutes les parties de moi-même, sans que l’une doive fermer les yeux sur ce que fait une autre. De la même façon, je ne souhaiterais pas porter un vêtement cousu par un esclave. Dans certains cas, on ne connaît pas exactement les conditions de fabrication de ce que l’on consomme et utilise, même si on le souhaite. Mais dans le cas de la viande, c’est LE CONTRAIRE. On cache soigneusement aux enfants l’origine de la viande joliment présentée dans l’assiette : la plupart des parents ferait bien visiter à leurs enfants une scierie ou une usine de voiture, ou l’atelier d’un boulanger, mais jamais un abattoir. 

C’est pourquoi je ne blâme pas les peuples qui vivent dans des conditions qui ne leur donnent pas le choix de manger ou non de la viande, et qui l’assument sans hypocrisie. Nous ne vivons plus dans ces conditions. En tout cas, moi, je sais pertinemment que je peux me passer de manger de la chair d’animal élevé et tué uniquement pour le confort gustatif, en particulier de ces grands mammifères que sont les cochons et les vaches, et qui sont si proches de moi par bien des aspects, éprouvant les mêmes craintes et les mêmes pulsions affectives fondamentales que moi-même : terreur devant la souffrance et la mort, amour maternel, plaisir de gambader librement, bonheur de la tranquillité, etc. 




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON