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Joe Chip Joe Chip 16 décembre 2014 14:59

Je suis toujours sceptique devant ce genre de rapprochement. On peut voir de la sagesse dans le fait de dire qu’il ne faut pas tailler les plantes, qu’il ne faut pas aller sur la lune, etc. Je pense que cette mentalité "fixiste" est le produit d’un environnement nourricier et d’une nature prodigue. Quand la nature donne, il suffit de tendre la main pour recueillir :

"Nous n’avons pas besoin de... nous avons tout ce qu’il faut dans la forêt"

En Europe, nos ancêtres ont du résoudre un douloureux problème, année après année : l’hiver, et un hiver beaucoup plus rigoureux que ceux que nous connaissons actuellement. Quand on doit passer environ la moitié de l’année dans un environnement froid et stérile, il n’y a que deux solutions : partir ou s’adapter en développant des solutions techniques.

Quoiqu’il en soit, indépendamment de ce qui est juste ou injuste, ils finiront par disparaître, même si nous les laissons relativement tranquille dans la sécurité de leur sanctuaire. Les peuplades "primitives" s’étiolent au contact de la civilisation moderne car elles sont paradoxalement trop bien adaptées à leur environnement et n’ont pas développé les processus de défense qui permettent de résister ou de s’adapter à une situation nouvelle. C’est le problème de la niche protectrice : lorsqu’une variable nouvelle vient perturber l’homéostasie du milieu, un système autrefois stable et équilibré peut s’écrouler subitement. Ces populations sont donc fragiles face au changement et vulnérables à tout.
Au XIVème siècle, il est probable que les Français et les Anglais, du haut de leur 30 années d’espérance de vie, vivaient beaucoup moins bien que les indigènes d’Amazonie. Les Européens ont prospéré au milieu des ravages : épidémies, famines, guerres incessantes, guerres civiles, hostilité du climat, etc. Durant des siècles, nos ancêtres ont dû non seulement arracher leur subsistance à un milieu ingrat mais également supporter une structure sociale inique et violemment inégalitaire se traduisant par des spoliations de toute sorte (contrairement à l’organisation de ces tribus qui se rapproche d’un communisme primitif).

Ces indiens sont sans doute dans le vrai... dans leur contexte. Dans le nôtre, je crois que l’apologie de ce primitivisme naïf fournit de bons sujets de télévision pour les bobos (rendez-vous en terre inconnue) mais ne doit certainement pas nous amener à conclure que notre civilisation technicienne est le produit d’une infériorité morale.




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