@ Latigeur
Je reconnais que ma formulation est maladroite, mais pour recadrer l’expression à laquelle elle se rapporte (en dehors de vos digressions faciles Latigeur) ce chantage politique en relation avec l’Europe me paraît sinon immoral, au moins intellectuellement anachronique et très malhonnête.
Si François Hollande s’approprie les causes d’un parti national-socialiste (usuellement qualifié d’extrême-droite dans notre jargon européen) ce n’est pas une raison pour être forcément d’accord avec lui parce qu’il serait président de la république. Ce FRA Dachnaktsoutioun français n’est pas forcément représentatif de toute la communauté arménienne, ni des arméniens qui vivent encore en Turquie, même s’ils sont très minoritaires aujourd’hui :
Hrant Dink (un arménien de Turquie) : « la loi interdisant la négation des génocides est une loi imbécile »
Propos recueillis par Jean-Michel Demetz et Nukte V. Ortaq, publié le 26/01/2006
« il n’est pas besoin de traîner les négationnistes devant les tribunaux. Ils méritent tout juste la pitié. »
« Il est immoral d’instrumentaliser une tragédie historique à des fins politiques. »
(Qu’ils soient grecs orthodoxes ou grecs arméniens, ou juifs ...)
« La proposition de loi française est un texte répressif que je
place au même rang que la loi turque qui interdit de parler
de »génocide« . Si elle était adoptée en France, j’irais chez vous la
violer, en niant le génocide, tout en demandant pardon à mes ancêtres.
Car ce texte est, comme l’article 301 du Code pénal turc, une loi
imbécile. »
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/hrant-dink-la-loi-interdisant-la-negation-des-genocides-est-une-loi-imbecile_479689.html
Meurtre du journaliste turc d’origine arménienne Hrant Dink : A qui profite le crime ?
Par Grégory & Hayaser (Collectif des Démocrates Arméniens d’Europe - CDAE)
Hrant Dink était connu pour ses propos très critiques envers les
groupuscules nationalistes et marginaux turcs et la position extrémistes
des fanatiques de la diaspora arménienne en Europe.
En Octobre dernier il s’était vivement opposé à la loi de censure
arménienne visant à rendre passible de peines de justice tout débat
autour du génocide arménien.
Hrant Dink était devenu la cible des milieux nationalistes
français suite à une conférence organisée à Paris où il avait
ouvertement critiqué les positions haineuses et anti-turques de la
diaspora arménienne et la volonté de censure et de bloquage d’un débat
quelconque affichée par les organisations telles le CDCA ou la
Dashnaksoutioun (parti social-nationalistes arménien disposant de
bureau et une forte visibilité et influence dans les associations
arménienne de France) à travers sa représentation en France.
[...]
Hrant
Dink avait déclaré : « En effet on ne peut que constater la communauté
d’esprit entre les projets turc et français visant à limiter la liberté
d’expression. Si cette loi [NDLR : française] passe, j’irai moi-même en
France et j’y déclarerai publiquement qu’il n’y a pas eu de génocide
arménien », pour bien montrer son opposition à une proposition de loi de
censure jugée « contre-productive ».
Suite à cette déclaration, les organisations nationalistes
arméniennes de France étaient allés jusqu’à le nommer « traitre à la
cause arménienne » et décrété « persona non grata » sur le sol français.
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Il y a comme un très bizarre mélange des genres dans cette compétition mémorielle, si très grandes analogies entre les massacres de populations civiles, la comparaison avec l’épuration ethnique des Juifs par les nazis "me paraît" malvenue, car s’il y avait un antisémitisme "chrétien" culturel en Europe, et spécifiquement européen, depuis des siècles, je n’ai pas connaissance d’un discours anti-arménien dans l’empire ottoman. J’admets ne pas être un puits de science, loin de là, je serais très heureux d’être renseigné du contraire si vous avez des sources.