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Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 6 mars 2015 00:28

    @ gaijin

   Sur le possible lien de parenté entre les celtes et le concept de Mandat céleste —mis en place lors de la fondation de la dynastie Zhou —, c’est évidemment une question intéressante. 


   Mais forte ardue smiley


   Je n’arrive malheureusement pas à voir les liens que vous mentionnez... c’est dommage. Je n’ai bien évidemment pas la réponse, mais je peux vous donner des informations pêle-mêle, pour alimenter votre réflexion, donner de l’eau à votre moulin. 


   Le concept de mandat céleste (tianming) désigne, littéralement, un ordre, un décret, un mandat (signifiant aussi cadeau, présent, c’est important de le souligner) qui aurait un jour été dicté du Ciel à l’homme. Il faut savoir que le culte du Ciel, nouvellement instauré par les Zhou, n’est autre que l’ancien culte dédié à Shangdi, "Le Souverain d’en haut". Certains disent que c’est parce que le clan des Zhou avait moins de lien de parenté que les Shang par rapport à cette entité divine, que ceux-ci l’auraient remplacé par le Ciel... Mais qui sait... Le mandat céleste vient donc du Ciel au Roi, mais par effet de cascade, s’étant à tout la caste dirigeante, qui peuvent émettre des mandats aux échelons inférieurs. (la hiérarchie sociale est très marquée chez les Zhou) 

 

   Mais le mandat céleste, ké-ke-sait ? 

 

   Je vous propose de mettre en parallèle deux inscriptions gravées sur des ustensiles rituels fait en bronze, daté du début de la dynastie Zhou. Le deuxième est sans doute plus ancien.

 

 " Très notables sont les rois Wen et Wu, qui ont reçu le mandat et étendus [leur autorité] sur les quatre bornes [de l’univers] " 

 

   " Dans l’antiquité, le Roi Wen apporta le premier l’harmonie dans le gouvernement. Shangdi [lui] fit descendre le grand support de l’excellente vertu [ou pouvoir naturel] "

 

 Il y aurait tellement à dire…

 

Restons dans le domaine purement historique.

 

 La fondation de la dynastie Zhou aurait été marquée par un changement sensible de paradigme envers les pratiques religieuses (de la caste dirigeante) jusque là en vigueur. Substituant les nombreux sacrifices, notamment humains, envers des déités impersonnelles (le fleuve jaune, la terre nourricière, les vents, certaines montagnes), ou au demeurant semi-personnelles (le Shangdi, et les rois Shang), les pratiques religieuses se seraient de plus en plus dirigées vers des personnages réels : les ancêtres fondateurs de lignées dynastiques, à l’exception du Ciel. Ces ancêtres fondateurs étant sensés incarnés l’idéal du comportement à adopter pour tout à chacun. À cette transformation concernant l’entité vers laquelle les cultes sont pratiqués, se serait accompagnée une intériorisation des pratiques rituelles sacrificielles, se soldant justement par l’arrêt presque complet des sacrifices humains. Les pratiques divinatoires et sacrificielles des Shang auraient finalement été intériorisées, et comprises à la manière de normes sociales — comportementales — depuis la fondation de la dynastie Zhou.

 

    Sur le De (la virtus) quand même, il peut être compris la manière d’un bienfait ou d’une grâce, suggérant que celui-ci doit être perçu comme un attribut ultimement détenu par le Shangdi, ou le Ciel. Ceci suggère que l’imitation de la grâce céleste consistait, pour ceux qui le cherchait, en une tentative d’appropriation du comportement bienfaisant du Ciel par l’individu. Le De serait alors compris, à l’échelle humaine, comme le réceptacle par lequel l’individu canalise « l’énergie morale » du Ciel. Cependant, il est important de le souligner, ceci ne signifie pas que l’on ne puisse pas faire usage de la violence. Le De peut aussi sous-tendre une action martiale…

 

 Bref… On pourrait aller loin comme ça.

 

 Jean Lévi remarque notamment que le sacrifice au Ciel aurait été réalisé par le roi Wu directement à la suite de sa victoire, dans les plaines de Muye, précisément à la décade suivant l’équinoxe d’hiver. Réalisant un sacrifice solaire, le roi Wu a ainsi placé sa dynastie sous le signe du soleil. Symbole pouvant désigner son caractère éternel, il désigne surtout le triomphe « du principe de génération et de vie sur les forces yin de déclin et de mort ». Le sacrifice au Ciel a depuis lors toujours lieu à la même date, commémorant la victoire des Zhou sur la dynastie décadente des Shang.

  



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