Bonjour respectueux très cher collègue
inversé Yves-Pierre Verrey-Carrey du losange Harry et ses potes, je profite
pour les sans doute nombreux intéressés à rejoindre mon association culturelle
d’études éthyliques en milieu enfumé, nocturne et tamisé dont je suis encore
mais plus pour longtemps le seul membre, fondateur, trésorier et philosophe de
rappeler que le prix d’entrée est 1 demi de bière blonde ou un litron de rouge
afin de devenir des patriotes avinés en plus d’être éclairés sous les
réverbères éphémères des fins de soirées participatives, conviviales et
pédagogiques au sens populaire du terme avant vomissements compulsifs en
milieu pavé glauque et hostile.
Notre première réunion dès que l’on sera plus que un dans nos conférences du
losange se verra couronnée par le prix Bukowski qui récompensera le meilleur
d’entre nous pour son oeuvre littéraire alcoolique qui outrepassera d’un doigt
ou deux de bourbon vos analyses lacunaires et légèrement faussée par votre
addiction à ce qui pourrait s’apparenter à du thé que vous buvez en direct plus
bruyamment qu’un Moualek, ce qui n’est pas une mince performance vous en
conviendrez cher collègue inversé à plus d’un titre.
Je profite de ma longue expérience de conférencier du bistrot du commerce pour
vous conseiller d’ajouter un peu de gnôle dans vos boissons ce qui aura pour
effet rétroactif et permanent à terme d’ouvrir vos perceptions au delà du cadre
trop strict de vos idéologies tirées du papier buvard qui constitue la majeure
partie de votre bibliothèque. Ce qui ne fait pas de vous forcément un rat,
entendons nous bien, qu’il n’y aie pas de méprise sur mes intentions pacifiques
et joviales.
Je pourrais également vous faire une offre réduite afin de vous inciter à
quitter votre cercle aristocratique pour rejoindre mon losange dont la renommée
va croissant, surtout le matin avec un café pomme, rien de tel pour vous
requinquer après une longue nuit blanche de conférences sans fin. J’attends
votre candidature avec impatience, nous pourrions alors disserter sereinement
sur ce qui me semble être votre principale erreur, à savoir votre évidente
haine primaire de l’allemand en général, voire de vos sympathies quelques peu
douteuses envers des personnages controversés du style de Daniel Salvatore
Schiffer dont j’ai eu l’occasion de croiser le fer ici même, il m’avait
clairement convaincu de ne pas être au niveau qu’il prétendait mais après tout,
chacun peut se tromper, il y a bien des gens ici qui croient que Soral est une
référence en matière d’intellect punk, voyez, votre erreur est somme toute
minime par rapport à celles des autres.
Par contre je ne comprends pas votre attachement relativement naïf à Mr.
Ardisson ce qui trahit un peu vos origines nobles et faussement prolétaires, ce
qui n’est pas pour me déplaire, votre style châtié et pincé sans rire me ravi,
sans fausse ironie, j’ai rit au moins 4 fois à la lecture de vos deux dernières
vidéos par vos expressions dandiesques que ne renierait pas un Jean d’Ormesson
sur lequel je partage avec vous le regard à travers au moins un de vos verres
optiques la justesse de vos appréciations sur le personnages grand guignolesque
que représente cette face rance et moisie de l’ancienne bourgeoisie qui applaudit
d’émerveillement aux asticots qui la rongent. Comme c’est joliment dit de votre
part cher Pierre-Yves.
Mais vous oubliez un point essentiel dans le développement de vos raisonnements
spéculatifs en milieu feutré sécurisé du salon de vos aïeux, quid d’Israël dans
votre approche stratégique de la géopolitique américaine notamment ? Feignez
vous à dessein d’en oublier l’influence profonde jusqu’au sein même de ce que
vous appelez l’état profond ? Ou dans votre jeunesse toute relative, la naïveté
qui colle à cet âge précoce vous jouerait elle des tours dont elle en a plein
la besace ?
C’est pourquoi, il me semble urgent, vu votre fascination enfantine pour Todd
qui est loin d’être le génie que vous décrivez en plus il n’y a pas trois Todd
pour le prix d’un, ce n’est qu’une girouette idéologique qui travaille pour la
main qui le nourrit sans plus, mais nous discuterons de tout cela quand vous
aurez prêté allégeance à mon losange en me fournissant une bouteille de vieux
cru millésimé qui doit certainement dormir paresseusement au fond d’une cave
bien ventilée à l’humidité naturelle des vieilles pierres dont vous avez hérité
d’un quelconque parent décédé hélas trop tôt. A bientôt, cher collègue inversé,
veuillez agréer mes salutations les plus cordiales et euphoriques