@Éric Guéguen
Je n’ai pas d’avis tranché concernant l’état de nature, je
serais plutôt d’accord avec vous (et avec Proudhon). Aussi, je trouve
intéressante l’approche de Jean-Jacques Rousseau. A noter que, contrairement à
ce qui est dit parfois, Rousseau ne croyait pas l’homme bon par nature. J’ai
tenté d’expliquer ça dans le dossier suivant : http://anthonymichel.fr/rousseau.htm
J’ai compris, je crois, que vous dénonciez l’oligarchie
occidentale — soient, plus « correctement » dit, les « démocraties
européennes » — profitant de la tentation humaine et naturelle — et donc
universelle ? — à la paresse et au conformisme (ou à un mixte des deux).
Je méditerai là-dessus.
J’en profite, pour l’heure, pour faire partager cet extrait
d’entrevue de Jean-Claude Michéa (pour les Inrockuptibles le 18 mai 2014) qui
rappelle deux intéressants concepts étasuniens, le soft power et le hard power,
se rapprochant de ce qu’on dit sur l’endogénéité et l’exogénéité sociétale :
« Le concept de soft power a été avancé par Joseph Nye en 1990 dans le cadre de
ses réflexions sur les nouvelles formes de la puissance américaine. L’intérêt
de ce concept – aussitôt repris par Collin Powell et les théoriciens du
Pentagone – est de nous rappeler que les progrès planétaires du capitalisme
s’expliquent aujourd’hui beaucoup moins par l’usage direct de la force et de la
coercition (ce que Nye appelle le « hard power ») – usage qui n’a évidemment
pas disparu – que par le pouvoir de séduction qu’exercent son imaginaire
consumériste et son omniprésente propagande publicitaire. Il n’est
effectivement pas nécessaire de mettre un policier derrière chaque adolescent
moderne pour l’obliger à boire du Coca-Cola ou à mettre sa casquette de
baseball à l’envers ! »