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Queens_of_the_Storage Queens_of_the_Storage 10 juin 2015 16:07

@Éric Guéguen
"Le personnel judiciaire oublie un peu vite que dans des cas pareils, il faut bien souvent agir selon les règles que l’agresseur a fixées d’avance."

Je suis un peu dans le même cas que la personne du reportage. En mars dernier, alors que je promenais mon chien à 100m de chez moi, une jeune fille m’interpelle afin de l’aider et d’appeler la police car elle venait de se faire agresser. Ayant laissé mon portable chez moi, je lui propose de la mettre en sécurité dans mon hall d’entrée afin que je puisse contacter la police. En marchand en direction de mon appartement, son agresseur nous rattrape puis me menace verbale et physiquement en mimant le port d’une arme à feu sous son sweet. Par réflexe et légitime défense, je décide de lui donner un violent front kick afin de le repousser et ainsi créer de la distance entre lui et moi au cas où il serait armé non pas d’une arme à feu (probabilité faible en France) mais d’un couteau (probabilité plus forte en France). La jeune fille tente de s’interposer mais l’agresseur est bien décidé à en découdre avec moi. Je lui demande calmement de faire demi-tour et de partir tranquillement faire mumuse avec ses billes avant que cela n’aille trop loin. Malgré mon appel au calme, ce dernier décide de ramasser une branche d’arbre 1m50 et de m’attaquer avec. Je réussi à le désarmer et je constate en même temps que si je ne le neutralise pas immédiatement, il risque de créer plus de problème. Je tente un coup pour le mettre K.O. mais mon agresseur réussi (hélas) à prendre de la distance dans le but de ramasser des gros blocs de gravats sur le trottoir en travaux et à me les lancer dessus. Puis me voyant véritablement décidé à en finir sérieusement avec lui, il prend ses jambes à son coup et détalle comme un lapin. Connaissant comment les racailles du coins réagissent lorsque leur pote se trouve en "difficulté", je décide de rentrer chez moi sans demander l’addition et d’appeler la police mais je remarque que la jeune fille a elle aussi déguerpi et que mon chien était tombé dans la broussaille par peur.

Arrivée chez moi avec mon chien sous le bras, je saute sur le téléphone, je contacte la police puis regard en même temps le lieu de l’altercation depuis ma fenêtre afin de constater qu’effectivement une quinzaine de racailles avaient débarqués sur les lieux et étaient décidés de me transformer en saucisse halal pour leur quatre heure. Les gars sont restés 5 minutes puis sont repartis comme si de rien n’était et la police est arrivée lorsque tout le monde avait quitté les lieux. La BAC arrive alors pour prendre ma déposition et au moment où je leur décrit mon agresseur (typé magrébin, cheveux rasés, 16/18ans, autour des 1m80, moins de 60kg et habillé en noir), les 2 policier se regardent puis me font comprendre qu’ils ne risquent de le retrouver facilement.

Résultat de l’agression : 2 gros hématomes (une à l’épaule, l’autre au niveau de la hanche), des égratignures et 2 jours ITT.

Je passe sur ma plainte déposée au commissariat et l’identification de mon agresseur dans leur catalogue printemps - été de jeunes délinquants.

Passons, si vous le voulez bien, à mon analyse des faits :

Tout d’abord, dans une situation telle que celle là, le statut agresseur/agressé évolue dans le temps et peut vite s’inverser selon le rapport de force et l’évolution des évènements. Il suffit d’un petit détail pour que l’agresseur devienne la victime et l’agressé, un monstre. Etant un pratiquant de sport de combat pendant un an et demi (Jujitsu brésilien, Sanda, Boxe, Free fight), le fait de porter un coup sur une personne non pratiquante est déjà en ma défaveur. Je pense qu’il est armé et dangereux pour moi ou autrui, je peux le désarmer voir le neutraliser mais dans les règles de l’art sans le défoncer sauvagement et sans qu’une goutte de sang ne coule. Mais s’il s’avère qu’il n’est pas armé, à moi de m’adapter pour que cela ne soit ni dangereux pour lui, ni pour moi car théoriquement, c’est à moi de mener la danse. Donc à proscrire dans tout procès verbale le fait que vous pratiquez un sport de combat si cela ne vous aie pas été explicitement demandé.

Ensuite il est difficile de juger la véracité des dires d’une personne qui vous stoppe dans la rue concernant son agression étant donné qu’à la fin, c’est moi qui aie été agressé et qui aie déposé plainte TOUT SEUL. Le détail qui m’a poussé à vouloir porter secours est le fait qu’elle semblait un peu choquée et qu’elle avait un tube de Ventoline à la main, donc potentiellement en danger. Mais à mon avis la vraie histoire derrière tout ça est que cette jeune fille avec une bande d’amie a voulue chauffer la petite bande de racailles wesh-wesh et que ces derniers devenant trop collant, la jeune fille a fini par paniquer. Donc dans l’hypothèse où comme par malchance, son "agresseur" venait à la convaincre de déposer plainte contre moi, ça m’apprendra vraiment à vouloir jouer les héros du dimanche et je réfléchirai à deux fois avant de porter secours à quelqu’un au risque là aussi d’être condamner à non assistance à personne en danger.  

Afin il est évident qu’en portant assistance à une personne en danger, on se met soi-même en danger pendant l’action et après dans les cas de représailles voir d’inversion du rapport agresseur/agressé qui peut conduire à une condamnation contre nous et pas contre le véritable agresseur.




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