@lupus
Cette étude a été financée
par la Fondation religieuse d’inspiration chrétienne américaine, John
Templeton. Les commanditaires espéraient prouver scientifiquement
l’argument majeur des religions, à savoir qu’elles rendent les enfants
plus "moraux" (plus altruistes, plus empathiques), que ceux qui sont
élevés sans religion.
Contre toute attente, c’est l’inverse que les faits observés ont révélé.
En effet, pour les chercheurs de l’équipe de Jean Decety les
observations "remettent en question le fait que la
religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée
que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté
humaine - en fait, elle fera tout le contraire".
L’explication avancée pour ces résultats est un mécanisme dit de
"licence morale". Le fait, pour un enfant d’être élevé dans la religion
le conduirait à percevoir cette religiosité comme un gage de bonté
intrinsèque, qui l’immuniserait contre l’immoralité, l’autorisant à
faire preuve consciemment ou "inconsciemment" (selon Jean Decety) d’un
plus grand égoïsme au quotidien.
Cette étude contredit tous ceux qui se répandent en affirmant que les
humains ont, par nature, un besoin profond de "transcendance", de croire
en une puissance suprême, de religion, pour éviter à l’humanité de
tomber sous l’emprise de l’égoïsme, voire de la violence.