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medialter medialter 23 février 2016 12:34

@lemi
"Mais dans quel but ?"

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Excellente interrogation, qui flingue à elle seule tout l’édifice des politeia. Après nous avoir fait l’honneur de 10 branlettes politico-philosophiques où il nous a satellisé dans les hautes sphères de l’abstraction, GaieGlaire (GG) a fini par tenter un retour sur Terre, tout à son honneur, qu’il a préparé les mois précédents avec un cumul de 3h de vidéo, un retour sur Terre avec un "Que faire ?" que son auditoire a ouvert avec ferveur en espérant y trouver enfin les aboutissants du "Grand Soir". A ce sujet, et par ordre croissant de pertinence, nous trouvons – je passe BiqueNette, insignifiant, qui n’est là que pour relayer les vidéos et rappeler que son maître a montré sa bouille – nous trouvons GaieGlaireG qui trépigne d’impatience dans l’attente du "grand soir" comme du messie (je cite : "Rendez-vous après l’effondrement" - montrant qu’il attend le grand soir durant cette génération), puis les 2 Q (tenaces à afficher ce symbole grotesque sur leur front) GazPartduQ, plus patient, qui a eu le réalisme de se projeter dans un moyen terme plus hypothétique ("des communautés prête à agir promptement après un cataclysme politique"), et enfin le très malin MaQouille, qui, conscient de l’immensité de la falaise, a fini par projeter ses desseins politiques à plusieurs générations après lui ("des transformations faites d’évolution et d’involution qui se font en général par petits pas en fonction des batailles gagnées ou perdues"). L’investissement politique MaQouillon représente donc un sacrifice de soi, dignement désintéressé, légué aux générations futures, mais en même temps un aveu d’impuissance des moyens alternatifs actuels, donc un défaitisme qui ne dit pas son nom, légitimé par un supposé progrès politique reporté à une ère lointaine. MaQouille, finalement, ne pratique qu’un hobby présenté en combat politique, qu’une présupposée volonté future pourra (ou non) poursuivre.

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Donc que découvre-t-on, nous autres incultes de la politeiaaaaaaaaaaaaaaa, en ouvrant le "Que faire ?" tant attendu après avoir été entraînés dans le tourbillon vertigineux du suspense pendant des mois ? On y découvre une seule proposition valable (et encore, pas de l’avis de tous, loin s’en faut), celle du boycott du vote. Proposition bonne en théorie (GG est capable du sursaut du mourant), mais inapplicable en pratique, car n’ayant pas mesuré le taux d’incompressibilité de la masse zombifiée, qui aime bien tourner en rond dans cette cour d’asile qu’elle affectionne malgré ses semblants de protestation, et qui se fait lessiver le bulbe dès qu’elle regarde l’écran maudit. On a aussi la surprise d’apprendre que GG est une brelle de l’économie, il confond capitalisme et système marchand (le pourvoyeur de solutions a sans doute jugé que l’économie avait valeur négligeable dans l’équation globale), et qu’il n’a toujours pas compris qu’un système totalitaire est entrain de s’installer durablement sur la planète, pour lequel la France est un des laboratoires les mieux avancés. Il s’étonne qu’on lui parle d’un siècle de conspiration, en toute logique, puisque qu’il ne connaît même pas les études de Hillard, et quand bien même les connaîtrait-il, on le voit mal les réfuter, puisqu’il s’agit d’un terrain exclusivement factuel, lui qui préfère la rhétorique arbitraire. La montagne GG a donc accouché, dans "Que faire ?" d’une couvée morte-née de mickey-mouse, à part peut-être une souris en suffocation qu’il faudra perfuser sans relâche. Le petit philosophe et sa cour finissent donc, à leur corps défendant, par donner raison à Cioran : "Ne prospèrent dans la philosophie que ceux qui s’arrêtent à propos, qui acceptent la limitation et le confort d’un stade raisonnable de l’inquiétude … Ils ont servi leurs semblables, ils leur ont transmis quelque idole bien façonnée, quelques superstitions polies, quelques erreurs camouflées en principes, et un système d’espoirs".

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Incapable d’admettre l’existence d’une conspiration de longue date, validée par les évidences factuelles mises en exergue par de nombreux auteurs (Hillard, Sutton, Soljenitsyne (2 siècles ensemble), Céline (les interdits), Eustace Mullins ...), évidences jamais réfutées sur le même plan factuel, GG poursuit dans sa bulle à imaginer que la notion ingénierie sociale (IS) tient du croisement entre la Boétie et Bernays, cad qu’elle est consentie (La Boétie) et désirée (Bernays). Il est aisé de lui faire éclater sa petite bulle d’un simple coup d’aiguille, en lui opposant que 2005, ou TAFTA, ne furent ni consentis, ni désirés, mais imposés de force. Dans le premier cas, le référendum a basculé en adoption parlementaire menant directement au traité de Lisbonne, dans le second, on retrouve la confusion du petit philosophe qui voit dans TAFTA, je cite, « la toute-puissance marchande », alors qu’il s’agit en fait de l’aboutissement du système capitalisme (ce qui n’est pas du tout la même chose) et de sa déréglementation libérale poussée à terme, dont même les zombies ne veulent pas. En clair, pour GG, l’IS est une conspiration (mot qu’il ne peut employer sans que ça lui arrache la gorge), une conspiration faite d’épiphénomènes induits par la propagande consumériste, mais jamais de grandes apocalypses à vocation géostratégiques (11 septembre, attentats terroristes, islamophobie construite … n’ont aucune place dans son IS). GAFA les véritables acteurs de l’IS ? Une blague j’espère … GG est toujours fasciné par la partie émergée de l’iceberg, jamais par son socle invisible

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Quelle conclusion donner à la saison 1 des aventures de GG et ses 2 Q ? Sous des concepts touffus prétendant converger vers une cour des miracles, les 10 épisodes ressemblent bien à des contorsions de lombric marquant cette digestion laborieuse qui finit en un pet dérisoire. Les pieds nickelés de la politique s’empresseront de placer alors leur ultime argument, comme le reprouvé qui tire sa dernière balle, assiégé par la contestation de la foule qui fait valoir son temps perdu à s’être accrochée aux envolées lyriques si porteuses de promesses : "Et toi, tu proposes quoi ??? Heeeeeeeeeeein ?" nous raille indéfiniment GazPartduQ planqué dans son dernier retranchement. Ce slogan qui part en échos entre les falaises du désespoir marque aussi un défaitisme qui y oppose ses gesticulations fardées de prospective politique. La solution est pourtant simple, et il faut être bouché pour ne pas la voir : le problème est mal posé. Dans ce monde qui n’a plus rien de commun avec l’antiquité, soumis à un diktat planétaire qui prend ses racines dans la révolution française (qui suit celle de 1763 chez le grand frère, et qui donnèrent toutes 2 leurs mythes fondateurs dont on comprend les effets dévastateurs seulement aujourd’hui), toute planification politique est destinée à se faire digérer par la matrice.

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Devant ce bavardage sans fin, devant ces solutions fantômes de GG &Cie qui aliment le business de « perspectives libres », qui vient même faire sa pub jusque sur AV, on regrettera cette nécessité de prosélytisme, cette utopie qui prie pour que le consensus ne s’effondre pas en cacophonie, ce besoin d’attendre le voisin qu’il s’engage aussi, et, quand il s’est engagé, cette angoisse qu’il y reste jusqu’au bout. La politique, aujourd’hui, c’est une doctrine de faibles dans l’attente d’autres faibles, avec des rhétoriciens qui haranguent les faibles (certains d’entre eux, plus intelligents que leurs cibles, ayant compris qu’il y avait du mou à bourrer, parviennent à maquiller les velléités de ces groupements misérables en combat). Devant ce constat, de nouveaux penseurs ont érigé, sur des bases anciennes très spécifiques, atemporelles, des modèles d’un ordre strictement individuel totalement adaptés à l’ère dictatoriale et inédite dans laquelle nous sommes entrés, modèles qui s’oppose à ces harangues politiques sans perspective. Devant l’éventail des modèles proposés, qui vont de la simple attitude quotidienne jusqu’aux cursus à finalité initiatique (Stirner, Nietzsche, Caraco, Jünger, Evola, Castaneda ...) , chacun y trouvera chaussure à son pied, clé en main. Infiniment mieux valent 1000 guerriers solitaires et indépendants (indétectables et trop mouvants pour le système, pour lui un vrai cauchemar) qu’un groupe de 1000 faibles (outrageusement rebaptisés guerriers par certains maîtres – dits di$$idents - de la novlangue), groupe destiné à être noyauté par les innombrables collabos de la matrice (très présents sur AV) et à se plier aux normes pour exister. Et là, on n’attend pas le voisin, on est seul devant son miroir. Il est parfaitement clair que GG et ses 2 Q, sous le patronage de St PYR, ne pratiquent qu’un passe-temps, pour dire ça gentiment, voire un business de courants d’air, pour dire ça moins gentiment.




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