• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


vote
JC_Lavau JC_Lavau 4 mars 2016 09:20

@maQiavel. A propos des vols d’enfants judiciairement assistés, j’avais écrit ceci, en juin 2005 : http://deonto-famille.info/index.php?topic=304.0

La séparation d’un enfant de l’un de ses parents, par l’autre parent

Cadre éthologique et biologique comparé

Alors que c’est la règle chez les oiseaux, peu nombreux sont les mammifères qui élèvent leurs petits en couple : les renards, les loups, les loutres, les écureuils, les élans. Chez la plupart des espèces, règnent soit la charge totale de l’élevage sur la seule femelle, comme chez les ours, soit à la femelle encadrée par le troupeau, comme chez les zèbres, ou encadré par le harem, comme chez les otaries. Les primates sont les plus groupaux, suivis par certains carnassiers organisés en meutes consanguines (loups, suricates…). A l’exception du gorille jeune adulte, qui n’a plus de prédateurs de taille, un singe tout seul a bien peu de chances de survivre dans la forêt ou la savane. Nous humains faisons exception parmi les mammifères, à cause de notre énorme cerveau, et de notre immense temps d’apprentissages. Nous sommes des animaux extrêmement sociaux, qui n’arrêtons ni d’apprendre de nos congénères, ni de leur être fort liés par les sentiments. Nous, nous avons un cerveau qui réclame quinze ans de maturation biologique jusqu’à myélinisation du cortex frontal. Nous, nous avons un cerveau qui exige, adulte, le cinquième de notre métabolisme basal, soit vingt watts sur cent watts totaux, et à la naissance, pas moins des deux tiers de notre métabolisme total. Tout comme un chimpanzé, nous pouvons fort bien mourir de chagrin.

Le groupe intérieur, et son appauvrissement

Bien que son substrat neuro-anatomique n’en ait pas encore été cartographié en entier, l’énoncé suivant a une grande valeur pour l’action du clinicien : L’individu est un groupe intériorisé, dont la psyché est soumise à l’épreuve des générations. Toute notre vie, nous incorporons, bien ou mal, les sentiments, les fantômes, l’expérience, les connaissances, la culture et les manières des autres. Un proverbe de clinicien, est que quand on a un individu dans son cabinet, on a au moins trois générations devant soi, au minimum jusqu’aux grands-parents. Le premier groupe qui nous façonne est le groupe familial d’origine. C’est notamment lui qui va nous apprendre les bases même de tout effort et de toute discipline, les bases morales du groupe familial que nous allons fonder à notre tour plus tard. Ou qui va défaillir à nous former…

Bien que l’association SOS Papa n’intervienne qu’après séparations et dans les divorces, l’aliénation et l’instrumentalisation des enfants comme territoire d’un des parents, voire dans une coalition intergénérationnelle pour maltraiter l’autre parent, peut survenir longtemps avant toute séparation, voire sans jamais de séparation. Ce genre de conflit parental permanent, ou famille schismatique, est l’un des moyens sûrs pour produire un enfant psychotique. Fait remarquable : dans ce cas de figure, un seul enfant à la fois dans une fratrie tombe dans le mode schizophrène – l’enfant le plus sensible ; toutefois, dès que le patient désigné va mieux, il est fréquent qu’aussitôt un autre frère ou une autre sœur plonge à son tour.
Il est également remarquable que les symptômes schizophréniques s’allègent spectaculairement si le conflit entre les parents s’apaise, et qu’ils commencent à se parler sincèrement.

Nous avons vu à SOS Papa deux exemples de coalitions transgénérationnelles plus rares :
Une mère coalisée avec son gendre pour nuire au maximum à sa fille,
Une mère excitant sa bru et sa petite-fille à maltraiter au maximum son fils, par passion misandre : « Mon fils n’est jamais qu’un mec, et les mecs, c’est comme cela qu’il faut les traiter !  »

Un divorce conflictuel est toujours une urgence psychiatrique, mais d’autres cas psychiatriques familiaux n’aboutissent jamais à un divorce. Leur proportion, autrefois prépondérante est en régression, grâce au divorce-boom. De nos jours, ce sont les divorces et séparations qui drainent vers eux les cas psychiatriques familiaux, et qui deviennent la plus grande occasion (ratée) de dépistage psychiatrique.

Règles du développement psychique. Ses avaries.

Pour qu’un enfant développe les bases de son psychisme, il lui faut des règles fiables et lisibles. En l’absence de fiabilité, dans une famille chaotique, il ne peut jamais se développer du tout ; telle est la pathologie dite « état-limite ». Les états-limites sont particulièrement épuisants à vivre, et constituent une proportion importante des foyers éducatifs. Ils demandent énormément, et savent toujours conduire au conflit.
Si l’enfant voit son père et sa mère discuter et argumenter en paix jusqu’à prendre une décision qui respecte chacun, alors il retient qu’il a le droit de développer sa propre opinion, et ses propres façons de raisonner, sans risquer d’être pulvérisé pour sa témérité. Il apprend l’indépendance de pensée, et la coopération en pratique.
Si au contraire il voit perpétuellement la guerre conjugale, et l’humiliation constante, puis l’extermination finale d’un de ses parents, il apprend à être faux et fourbe pour avoir des chances de survivre.

Or est venue à régner cette mode de cultiver l’intolérance, de pulvériser la cellule familiale selon sa fantaisie, et de divorcer ou répudier dès le premier pet en travers du cul. Cette mode relève de l’ethnopsychiatrie. En relève aussi l’attitude d’aveuglement envers la dite mode.

Selon la mode du divorce-boom, on a trouvé le coupable universel : c’est l’autre. On a trouvé le remède universel à toutes les difficultés de la vie : accuser l’autre devant le TGI, le bannir et l’exploiter à blanc. Dans 86 % des cas, l’initiative du divorce vient de la femme, qui garde tout : la maison, les meubles, les enfants, et l’argent du banni. Matériellement, c’est une excellente affaire. Quant au développement des enfants, c’est une autre histoire. On est retourné à un modèle de famille non humain, celui des ours : la famille monoparentale. Les ours ont des besoins psychiques très inférieurs aux nôtres. Ils n’ont pas de vie groupale, ni de muscles faciaux pour exprimer des sentiments sociaux. En trois ans, leur croissance est faite : eux n’ont pas notre énorme cerveau à nourrir. A faire vivre nos enfant en famille ursidée, nous appauvrissons gravement leur « groupe intérieur », leurs ressources d’apprentissage.

D’abord, l’enfant apprend ainsi que la dialectique, ça ne marche pas, il ne reste que la toute-puissance du vainqueur, qui vous traite selon son bon plaisir, qui vous traite en pays conquis si ça lui chante. Vient la question de qui sera le tyran, le caïd tyrannique archaïque, qui soit un contre-prédateurs crédible. On voit certains garçons adopter dès huit ans ce rôle de caïd délinquant, par angoisse.

Dans certains cas de figure, le vainqueur – la mère dans 86 % des cas – s’empresse de reprendre sa vie de vagabondage sexuel d’adolescente. Il faut entendre ce qu’est l’angoisse de l’enfant qui cherche à prévoir comment va évoluer la valse des nouveaux mâles dans le lit de maman…
Dans d’autres cas de figure, l’enfant se retrouve au contraire avec un glaçon perfectionniste, qui lui fait bien comprendre que la moindre allusion à son banni de père est sévèrement interdite. Là l’enfant se retrouve quelques années plus tard dans le cabinet du psychologue, avec quelques symptômes bien lourds, qui commencent à inquiéter la maman parfaite.
Les deux autres cas de figure principaux sont ceux où
3 - La mère forme un couple ou un groupe homosexuel, d’où toute présence masculine est éradiquée, et
4 – Le nouveau partenaire sexuel, mâle, revendique un rôle de patriarche archaïque, et entend éliminer le père réel de toute paternité. Les cas de violences physiques et de menaces physiques envers le père (et éventuellement sa nouvelle compagne) sont alors fréquents.

Les JAFes ont un autre truc pour verrouiller les avaries psychiques sur les enfants du divorce : décider que les droits de visites du parent banni s’effectueront à l’initiative de l’adolescent. L’adolescent est ainsi confirmé dans une position hiérarchiquement supérieure au parent éliminé. La règle a été découverte par les éthologistes chez les macaques du Japon, mais elle est générale à tous les primates : le singes de rang élevé répugnent à apprendre quoi que ce soit, venant d’un singe de rang inférieur. Notre adolescent promu à un rang hiérarchique supérieur à son père, n’apprendra plus jamais rien de son père. La transmission générationnelle du savoir et de la culture est définitivement rompue.

Suite et fin dans le message suivant.




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON