Et surtout, malgré sa
personnalité grotesque, c’est un combattant, ce n’est pas le genre de gus que
l’on peut diriger comme on veut, c’est un mec qui serait prêt à tout perdre, y
compris sa vie pour ne pas se faire imposer une ligne directrice. De ce point
de vue Trump est non pas un candidat antisystème (c’est absurde, c’est un homme
du système qui en a profité pour s’enrichir) mais un facteur de désordre.
C’est devenu une banalité
que d’affirmer que le président américain n’est pas celui qui a le pouvoir, ce
qui est vrai mais cela ne signifie pas qu’il n’a aucun pouvoir :
-Il existe une multitude de
centre de pouvoir plus ou moins gros aux USA
qui peuvent se révéler des concurrents mortels les uns pour les autres car ils sont en compétition constante pour l’accumulation de pouvoir et de
richesses matérielles.
-Le pouvoir présidentiel est
un pouvoir faible mais néanmoins indispensable et fondamental (sinon, ils se
casseraient pas le cul à organiser des élections) : c’est un pouvoir essentiellement
symbolique du fait de sa légitimité tirée des urnes, il incarne le consentement
de la masse , l’Etat fédéral et le drapeau américain. Le président joue un rôle
d’arbitre dans la compétition entre les centres de pouvoir et contribue à
centraliser le pouvoir en composant avec les intérêts des uns pour en assurer
la synthèse.
Le président est la clé de l’équilibre
du système et doit se révéler capable d’« habiter » la fonction
présidentielle. Obama en a été incapable, ce n’est pas de sa faute, il faut attribuer
cette incapacité à l’effondrement structurel de l’empire américain, plus
personne ne peut habiter cette fonction, on en est au point ou les centres de
pouvoirs n’ont plus de coordination entre eux, ils sont éclatés (voir
un exemple ici parmi beaucoup d’autres).
Dans tout ce boxon, Trump
représente LE facteur de désordre ultime, on aurait un président hors-Système (et non anti -système), avec tout le Système (congrès, cour
Suprême, complexe Militaro-Industriel, services de renseignements, lobbies financiers,
pétroliers, communautaires, etc.) incité à la révolte contre lui, ce qui conduirait
à une véritable perspective de déstructuration interne.
S’il est élu, il ne restera
que l’assassinat mais cela précipitera l’effondrement de l’empire américain qui
se porte déjà très mal …