Comme
le souligne Pierre sur ago rouge, cette tactique qui consiste à venir prêter
main-forte à un allié pour le placer en position de force et d’ensuite se
retirer avait déjà été mise au point il y a longtemps et appliqué par la Russie
avec succès en Géorgie en 2008.Poutine avait d’ailleurs prévenu que l’opération
en Syrie ne durerait pas.
L’étonnement des
médias et politiques occidentaux est lié au fait que l’occident ne réfléchit
plus qu’en terme de blanc / noir, de bien/ mal, de gentil / méchant, toutes
les narratives qui sortent de ce manichéisme binaire sont devenues
incompréhensibles.
Impossible de comprendre que la
politique ne consiste pas en une lutte manichéenne mais à être capable d’agréger
des acteurs aux intérêts antagonistes autour d’un projet, ce qui est l’objectif
des Russes en Syrie, discuter avec tout le monde pour trouver un consensus de
sortie de crise. C’est une des formes du leadership et c’est un des paramètres
fondamentaux de la puissance.
La diplomatie Russe sait que la
victoire militaire n’est possible pour aucune des forces en présence et que
dans ces conditions , on ne peut pas rejeter des acteurs sinon ils se
retourneront contre le projet politique de sortie de crise , il faut être
capable de faire une place à tout le
monde , que ce soit à Assad ou aux « rebelles », que ce soit à l’Iran
ou à l’Arabie Saoudite , à Israël ou au Hezbollah , le tout en fonction des rapports de force , prendre en compte ce que chacun a à dire
pour le projet supérieur de stabilité régionale.
Je ne dis pas que les Russes vont
réussir, ce n’est pas gagné, loin de là mais c’est l’un des seuls acteurs
cohérent de la crise …