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Olaf Olaf 22 mars 2016 18:00

@Flash

Je l’avais pourtant expliqué lors du débat, mais je vais tâcher d’être plus précis : la thèse du P. Gallez ne repose pas sur le fait que le Tabari traditionniste ait été ou non un chrétien rénégat, ou que le verset 9,30 mentionne wa-q ?lati n-na ??r ? ("et les Nazaréens disent") et non wa n- nasârâ ("et les Nazaréens").

1) Karim a relevé ces 2 erreurs sur des articles du site du P. Gallez, et non dans sa thèse (non pas qu’on ne puisse trouver dans sa thèse ce genre d’erreurs périphériques)

2) Ces erreurs n’ont absolument aucune incidence sur le fond, rien à voir avec ce qui est exposé dans la thèse. Celle-ci a été initiée par l’étrange coïncidence relevée par le P. Gallez entre d’une part l’esprit messianiste qui anime certains des textes retrouvés à Qumran, et d’autre part le Coran et les traditions musulmanes.

Ensuite, pour ce qui est de la recevabilité des témoignages que j’ai cités (Homélies de Sophrone, Doctrina Jacobi, chronique de Thomas le Presbytre, Pseudo Sébéos, Lettre de Théodore, Lettre de l’Académie de Jérusalem à la diaspora d’Egypte, Controverse de 644 entre le patriarche jacobite de Syrie Jean 1er et l’émir Saïd ibn Amir, témoignage d’Arculfe, chronique de Théophane - j’aurais aimé avoir le temps de citer également Jacques d’Edesse et Jean de Damas, mais cela n’a pas été possible), je maintiens ce que j’ai dit : c’est un matériel historique bien plus intéressant que les traditions musulmanes elles-mêmes. 

Car ce sont des témoignages d’époque, contrairement aux traditions musulmanes.

Car ce sont des témoignages variés, différents et indépendants les uns des autres, ce que ne sont pas les traditions musulmanes.

Car ce sont des témoignages libres de la contrainte califale, ce que ne sont pas les traditions musulmanes.

Alors une fois que l’on a dit cela, il ne s’agit pas de prendre tels quels ces témoignages, comme s’il s’agissait du Coran révélé ou d’une parole d’Evangile ... Non. Ce que font les chercheurs, c’est interpréter ces témoignages pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils valent, en fonction du contexte dans lequel ils ont été écrits, en fonction de leur contenu (on fait d’ailleurs la même chose pour les traditions musulmanes, c’est ça la démarche historique). On se livre à une analyse, qui permet d’en tirer les conclusions que j’ai présentées. Vous aurez remarqué que ce que j’ai présenté comme thèse n’est pas le verbatim de ces témoignages, mais leur interprétation raisonnée. D’autres interprétations, d’autres hypothèses pourraient être formulées, et mises en concurrence avec la mienne. Et l’on pourrait réellement débattre et argumenter dans un esprit scientifique.

Mais cette démarche semble absolument inconcevable à Karim, et plus généralement, semble inconcevable dans la façon de raisonner que j’ai constatée chez de très nombreux musulmans (pour ne pas dire tous). Ils ne se livrent pas à une analyse des faits, du contenu, du contexte, mais ils ne regardent que la "recevabilité", l’autorité du messager. Comme si tout devait être à l’image du Coran révélé, comme si la recherche de la vérité, le travail historique se faisait en lisant ce qui a été écrit par d’autres, sans souci du contenu, sans analyse critique. 

C’est ainsi que Karim pense avoir réfuté cette thèse : "elle n’existe pas", "c’est du vent", "c’est de la foutaise". Une attitude de déni primaire qui ne le sert pas ...




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