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Joe Chip Joe Chip 16 avril 2016 14:19

@Et Hop !

Assez avec ce baratin gauchiste et complotiste sur la Révolution.

Non, Marx a tort ! Les premiers révolutionnaires sont des aristocrates libéraux qui souhaitent rompre - et de longue date - avec la monarchie absolue, mais aussi des conservateurs angoissés par la diminution de leurs revenus terriens et patrimoniaux face à une bourgeoisie qui, elle, avait toute liberté pour s’enrichir. En effet, il était très difficile pour les aristocrates d’exercer une activité commerciale et lucrative (dérogeance) considérée comme indigne. Les charges réservées à la noblesse deviennent en outre de plus en plus onéreuses alors qu’elles ont beaucoup perdu en prestige (peu de nobles exercent par exemple une fonction militaire) ce qui diminue l’influence politique de la noblesse, et surtout sa légitimité aux yeux du peuple. Tout cela pousse une partie de l’aristocratie, la plus conservatrice, à se recroqueviller sur la défense de ses privilèges tandis que les aristocrates libéraux s’investissent sans ambiguïté dans le mouvement des Lumières aux côtés de l’élite intellectuelle de la bourgeoisie.

Au contraire, la bourgeoisie occupe tous les postes de pouvoir (grands intendants, ministres) et en retirent des privilèges énormes sur le plan commercial (monopole dans les colonies, investissements, exemptions d’impôt, etc.). On peut même dire que la grande bourgeoisie a énormément profité de l’absolutisme royal et n’a que très tardivement basculé dans la contestation, à la veille de la Révolution, en 1788, lorsque Louis XVI a tenté d’imposer des réformes ambitieuses allant clairement dans le sens de la défense des intérêts du petit peuple :

« En forçant le pauvre à entretenir seul les routes, en l’obligeant à donner son temps et son travail sans salaire, on lui enlève l’unique ressource qu’il ait contre la misère et la faim pour le faire travailler au profit des riches. »

Louis XVI (1776) cité par Tocqueville.

Or, les riches, ce sont les bourgeois, pas les nobles. En 1787, Louis XVI tente également d’apaiser la contestation du parlement (donc l’aristocratie) en réformant la justice et l’administration dont les rouages sont entre les mains de... la bourgeoisie. C’est à ce moment que les intendants déchus et les notables écartés basculent à leur tour dans la contestation. Louis XVI, trop bien intentionné, tentant de réconcilier des intérêts irréconciliables, a perdu tous ses soutiens, la monarchie se retrouve alors isolée face à la révolte aristocratique et bourgeoise. 

A partir de ce moment-là, le seul moyen de sauver la monarchie aurait été de prendre à témoin le peuple, ce que Louis XVI a d’ailleurs tenté de faire, en faisant distribuer dans tout le Royaume à 400000 exemplaires un avertissement dans lequel il tente d’expliquer ses projets de réforme (portés par Calonne) et les résistances auxquelles il se heurte. 

Mais il est déjà trop tard. Le désordre de l’administration, la dette et la famine provoquée par la mauvaise récolte de 1787-88 exacerbent les frustrations et le mécontentement du peuple, habilement récupérés et encadrés par la bourgeoisie, notamment à travers la rédaction des cahiers de doléances.

L’ambition des Montagnards sera précisément d’émanciper ce mouvement populaire de l’influence révolutionnaire bourgeoise, avec les méthodes sanglantes et dictatoriales que l’on connaît.

Donc, pour résumer, cette histoire de la "révolution bourgeoise" est essentiellement un mythe - colporté à la fois par la gauche marxiste et la droite réactionnaire, l’une pour contester à la bourgeoisie son statut de classe révolutionnaire faisant l’histoire, l’autre pour expliquer a posteriori sa chute et dissimuler ses erreurs, compromissions et trahisons des principes mêmes qu’elle prétendait servir. 

Le but de la Révolution était d’instaurer en France le régime manufacturier anglais, de pouvoir envoyer les petites filles en haillon pousser des charriots au fond des mines.

Complètement faux et caricatural. Les libéraux français (physiocrates) divergeaient avec les libéraux anglais sur des questions fondamentales : rôle du commerce par rapport à celui de l’agriculture, provenance du crédit, etc. Pour eux, la richesse française devait reposer avant tout sur la terre et sur les capacités agricoles du pays. Ce n’est que bien plus tard que les idées anglaises se sont imposées (monarchie de Juillet puis Second Empire). 

Tout le reste est de la propagande pour légitimer les gouvernements issus de ce coup ’état en faisant croire qu’ils représentaient le peuple.

La propagande aveugle et bornée, elle est de votre côté, vous qui répétez comme des perroquets l’histoire selon Marion Sigault & Alain Soral sans avoir approfondi ni même étudié sérieusement le sujet.




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