Les
analyses projetées par Youssef Hindi sur le royaume chérifien sont
quelques peu biaisées, s’agissant notamment des revendications relatives au Sahara Occidental opposant alors les
autochtones (le peuple sahraoui), le régime monarchique
chérifien du Maroc, et le régime républicain de la Mauritanie. La Cour
Internationale de Justice a rendu un avis consultatif en date du
16octobre 1975 par lequel elle a constaté que le territoire du Sahara
Occidental n’était pas sans maître (terra nullius) au moment de sa
colonisation par l’Espagne et que le processus d’autodétermination des
peuples doit-être regardé comme unique moyen de garantir la volonté de
la population Sahraouie. La CIJ a également précisé que : "Les éléments
et renseignements portés à la connaissance de la Cour montrent
l’existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques
d’allégeance entre le sultan du Maroc et certaines des tribus vivant
sur le territoire du Sahara occidental. Ils montrent également
l’existence de droits, y compris certains droits relatifs à la terre,
qui constituaient des liens juridiques entre l’ensemble mauritanien, au
sens où la Cour l’entend, et le territoire du Sahara occidental. En
revanche, la Cour conclut que les éléments et renseignements portés à sa
connaissance n’établissent I’existence d’aucun lien de souveraineté
territoriale entre le territoire du Sahara occidental d’une part, le
Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien ’autre part. La Cour n’a donc
pas constaté l’existence de liens juridiques de nature à modifier
l’application de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des
Nations Unies quant à la décolonisation du Sahara occidental et en
particulier l’application du principe d’autodétermination grâce à
l’expression libre et authentique de la volonté des populations du
territoire."
Il serait ingrat et inique de reprocher
à l’intervenant, Youssef Hindi, dont l’intelligence et la probité ne
sont pas en cause et demeurent intactes dans mon esprit, sa filiation
marocaine que par ailleurs il ne dissimule pas, bien au contraire, et la
sensibilité atavique qui le lie de manière irrémédiable avec son
histoire et ses liens familiaux très ténus.
Ne
dit-on pas justement comme Pascal Blaise que "le cœur à ses raisons que
la raison ne connaît pas" ? Il est difficile de se détacher, même avec
la meilleure volonté du monde, de son être profond.
La subjectivité d’une opinion est l’expression d’un solide "habitus"