On fait souvent intervenir les notions de souveraineté et de
mondialisme pour expliquer que ces notions sont obsolètes : soit on est souverainiste,
soit on est mondialiste, le reste n’ayant aucune importance.
Pourtant, la souveraineté et le mondialisme sont des moyens
et non des fins en soi. Pour déterminer le clivage gauche /droite
il est fondamental de poser la question des fins : quel projet de société
défendons nous ? A quoi serviront ces moyens que sont la souveraineté ou le mondialisme ? Et on
constatera que ces projets de sociétés s’articulent généralement autour des
principes et des valeurs de gauche ou de droite.
Deux personnes peuvent considérer que la taille de la
communauté politique est la nation, ce sont donc tous deux des souverainistes
nationaux. Mais si l’un est de gauche, il insistera sur la souveraineté
nationale incarnée par le peuple tandis
que son acolyte de droite insistera sur la souveraineté nationale incarnée par
une élite éclairée ou par un despote éclairé.
Deux autres personnes peuvent considérer que taille de la
communauté politique est l’Europe (ou le monde), mais si l’un est de gauche, il
insistera sur la notion de souveraineté populaire tandis que son acolyte
insistera sur la souveraineté d’une élite éclairée (pas forcément dans le
discours mais dans les faits, via la promotion d’institutions technocratiques).
Cette description permet de constater qu’en plus du clivage
gauche /droite, notre époque a vu naître des courants qui s’opposent au sein de
la gauche ou de la droite sur la taille de la communauté politique à envisager. Mais
ils ne remettent pas le clivage en question.