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Joe Chip Joe Chip 16 juillet 2016 19:16

L’idée selon laquelle la France est frappée parce qu’elle est intervenue en Syrie est complètement absurde. C’est un épiphénomène, un prétexte lié aux circonstances géopolitiques. Les islamistes frappaient déjà la France dans les années 70 et 80, aujourd’hui, c’est la Syrie, à l’époque c’était autre chose. 

Je vois trois facteurs principaux :

- ressentiment lié à l’héritage colonial aggravé par la décision folle qui a consisté à faire entrer en France des millions de maghrébins, en faisant tout ce qu’il fallait par ailleurs pour ne pas les intégrer.

- antiracisme institutionnel qui a détourné les revendications sociales légitimes des "jeunes" de l’époque pour créer la figure victimaire du "beur" à laquelle on a opposé, dans l’imaginaire collectif des années 80-90, celle du "facho", français moyen, moitié-collabo dénonçant les juifs, moitié-colon exploitant les immigrés, en mettant entre les deux les juifs mitterandiens éclairés de SOS Racisme pour les aider à développer une communication saine (ironie).

- faillite civilisationnelle et historique du monde arabo-musulman entraînant un repli identitaire dans une version sclérosée de l’Islam. Il y a un paradoxe entre les musulmans, qui entrent à titre individuel, de manière volontaire ou non, dans le monde moderne, caractérisé par le progrès technologique, la mobilité sociale et le désir de consommation, et l’Islam en tant que culture qui tend à s’opposer à cette "dérive" matérialiste et à induire une résistance chez le croyant. Quand le musulman est normalement intégré, ça maintient la pratique religieuse et communautaire dans une norme gérable par la société d’accueil. On le voit en Angleterre où il y a énormmément de prêcheurs complètement allumés mais où les Musulmans sont beaucoup mieux intégrés économiquement. En revanche, quand on se retrouve comme en France avec des millions de jeunes hommes oisifs grâce à l’assistanat généralisé et à la préférence patronale pour le chômage de masse, ce clivage peut déboucher chez les plus fragiles sur une véritable démence, en particulier chez des binationaux déjà naturellement "clivés" entre la culture d’origine et le pays d’accueil. C’est pourquoi il n’y a pas lieu d’opposer la dimension psychiatrique à la religiosité chez les djihadistes, elles sont plutôt complémentaires.

Les Islamistes leur offrent en réalité une porte de sortie, l’occasion de résoudre cette contradiction insoluble dans la violence libératrice, en retrouvant symboliquement la grandeur des premiers temps barbares de l’Islam (conquête et soumission des peuples sédentaires et producteurs). Ibn Khaldoun expliquait déjà à son époque que les Arabes avaient tendance à s’avachir et à dégénérer dans la paix car ils refusaient de s’adonner aux activités médiocres et productives des "races d’esclave". On voit d’ailleurs très bien ce que cela donne chez les gros loukoums voluptueux et diabétiques d’Arabie Saoudite et du Qatar. De fait, il y a très peu de nations musulmanes industrieuses et elles sont toutes situées dans le sous-continent asiatique et indien : Turquie, Iran, Indonésie et Pakistan. Or, le point commun de tous ces peuples est d’avoir refusé l’assimilation arabe, contrairement aux peuples du Maghreb et d’Afrique. 




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