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Doctorix Doctorix 11 octobre 2016 11:07
Concernant la machine de Rosch, j’ai écrit mes interrogations au journal NEXUS, et je crois que c’est une colossale fumisterie : on verra bien s’ils publient...

Lors de la parution du n°100 de Nexus, j’ai fait preuve de négligence en ne vous en écrivant pas, et je le regrette. Je pensais que l’erreur monumentale qui y était exposée serait relevée par un tas de lecteurs, dont le niveau serait celui d’un collégien de quinze ans. Las, personne n’a semblé faire fonctionner son esprit critique, et personne n’a rien dit.
Avec le numéro 106, j’ai l’occasion de me rattraper.
L’article du n°100 relatif au générateur KPP de Rosch innovation pêchait par deux points. Le schéma de la page 102 (dont on retrouve une version semblable dans le n°106), et ce texte de la page 104 : "...les dix litres d’air recueillis par chaque flotteur qui occupent un volume de 100 litres une fois dilatés en surface".
Commençons par assassiner ce texte. La pression à la base de la colonne d’eau (10 mètres) est supérieure de 1kg/cm2 à la pression en surface. Un Volume V injecté à la base occupera donc un volume 2V une fois parvenu en surface, et non 10V, puisque la pression absolue ne fait que se diviser par 2 (1kg/cm2 de pressions atmosphérique en surface auquel s’ajoute 1kg/cm2 à la base fourni par le compresseur)). Ainsi, il aurait fallu lire : "...les dix litres d’air recueillis par chaque flotteur qui occupent un volume de 20 litres une fois dilatés en surface".
La poussée d’Archimède est donc dès le départ surévaluée d’un facteur 5.
Le schéma est également trompeur : pour que la cloche arrive vide d’eau en surface, il faut qu’elle soit remplie à moitié au départ, et non au dixième. Ce qui demande cinq fois plus d’énergie. Si on remplit d’air le ballon au 1/10 à la base, l’eau occupera 8/10 du volume arrivé en surface, et non zéro. La poussée d’Archimède étant ce qu’elle est, il n’y aura pas de miracle : ce n’est que si on remplit le ballon à moitié à la base qu’il arrivera vide d’eau en surface. Et les schémas sont donc complètement trompeurs et irrationnels.
Les conclusions s’imposent : le pseudo-inventeur a trouvé une astuce pour tromper à la fois les investisseurs crédules et les journalistes naïfs.
Pour décrire précisément le dispositif, il suffit d’appliquer le principe de conservation de l’énergie : il faudra autant d’énergie pour remplir les ballons à la base (à partir du compresseur) que celle récupérée à la sortie, dont il faudra retrancher les énormes forces de résistance, depuis les pertes de la compression, les frottements des chaînes et poulies, jusqu’à la résistance de l’eau au déplacement des ballons et à la conversion de l’énergie mécanique en électricité.
Chapeau à l’inventeur, qui a réussi à tromper l’organisme de contrôle DEKRA, je ne sais comment. 
Maintenant, il y a une autre hypothèse, plus optimiste : le constructeur a inventé un moteur magnétique surrunitaire révolutionnaire, de type Minato ou autre, et présente un système absurde pour en présenter les performances au public sans risque d’assassinat. J’aimerais qu’il en soit ainsi. Mais je n’y crois guère...
Pardon de décevoir nombre de lecteurs... Mais je leur offre tout de même une note d’espoir, bien que très fragile en l’absence d’une transparence que le fabricant refuse. Ce manque de transparence ne peut être lié qu’à deux causes : la nécessité de préserver un secret industriel extraordinaire, ou plus prosaïquement le camouflage d’une escroquerie. Je ne trancherai pas.



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