Voltaire , lettre du 1er avril 1766 : "Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple,
que vous croyez digne d’être instruit. J’entends, par peuple, la
populace qui n’a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de
citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s’instruire ; ils
mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants.
Si vous faisiez valoir, comme moi, une terre, et si vous aviez des
charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n’est pas le manoeuvre qu’il
faut instruire, c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes :
cette entreprise est assez forte et assez grande. (...) Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu."