Salut à tous,
le débat peut être ouvert et le cheminement se poursuivre vers des cimes insoupçonnées.
Je m’en remet à la sagacité de chacun voici un extrait de Diodore de Sicile.
XXIV. Hercule qui, confiant en sa force, avait parcouru une grande
partie de la terre et élevé une colonne aux frontières de la Libye,
était aussi d’origine égyptienne ; les Grecs eux-mêmes en
fournissent les preuves. En effet, d’après la croyance générale,
Hercule avait aidé les dieux de l’Olympe dans la guerre contre les
géants. Or, l’existence des géants ne coïncide nullement avec
l’époque de la naissance d’Hercule, laquelle est fixée par les Grecs
à une génération d’hommes antérieure à la guerre de Troie ; mais
elle remonte plutôt, comme l’affirment les Égyptiens , à l’origine
même des hommes ; et, à partir de cette époque, ils comptent plus de
dix mille ans, tandis qu’ils n’en comptent pas douze cents depuis la
guerre de Troie. De même aussi, la massue et la peau de lion ne
peuvent convenir qu’à l’antique Hercule ; car, les armes n’étant pas
alors inventées , les hommes n’avaient que des bâtons pour se
défendre et des peaux d’animaux pour armures. Les Égyptiens donnent
Hercule pour fils de Jupiter, mais ils ne connaissent pas sa mère.
C’est plus de dix mille ans après qu’Alcmène eut un fils, d’abord
appelé Alcée, et qui prit ensuite le nom d’Héraclès (Hercule), non
pas, comme le prétend Matris, à cause de la gloire qu’il obtint par
Junon (27) mais parce que, digne émule de l’ancien Hercule, il eut en
partage la même renommée et le même nom. Les Égyptiens citent encore
à l’appui de leur opinion une tradition depuis longtemps répandue
chez les Grecs, suivant laquelle Hercule purifia la terre des
monstres qui la ravageaient. Or, ceci ne peut se rapporter à une
époque aussi rapprochée de la guerre de Troie, puisque la plupart
des pays étaient déjà civilisés et se distinguaient par
l’agriculture, le nombre des villes et de leurs habitants. Ces
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travaux d’Hercule, qui amenaient la civilisation, doivent donc être
placés dans des temps bien plus reculés, où les hommes étaient
encore infestés par un grand nombre d’animaux sauvages,
particulièrement en Égypte, dont la haute région est encore
aujourd’hui inculte et peuplée de bêtes féroces. C’est ainsi que,
dévoué à sa patrie , Hercule nettoya la terre de ces animaux, livra
le sol aux cultivateurs et obtint les honneurs divins. Persée est
aussi né en Égypte, selon la tradition ; et les Grecs transfèrent à
Argos la naissance d’Isis, lorsqu’ils racontent, dans leur
mythologie, qu’Io fut métamorphosée en vache.
source : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre1b.htm
Le truc important, je pense c’est de parvenir à séparer "le subtil de l’épais" entre l’hercule récent, contemporain d’Eurysthée, qui est greco-grec jusqu’au bout de ses gros ongles et l’Hercule universel, commun à tous les peuples de la terre, qui représente un héros "téxas-ranger", l’ultime chasseur qui ne craint ni les forces de la nature ni ses pires créatures.
Selon mon humble avis, le second Hercule représente vraiment la charnière entre des peuplades paléolithiques ( celles qui représentaient sur les parois des cavernes des chasseurs liliputiens parmi des animaux gigantesques) et des groupes néolithisés à plus de 75% qui ont mis la nature en coupe réglée et qui peuvent se présenter dans leur art comme "maîtres des animaux", ou "maître de la nature".
Merci à tous, n’oubliez pas de manger du miel français et vous serez aussi fort qu’Hercule.