Zemmour a un rôle ambigu dans le dispositif médiatique : si tout n’est pas à rejeter chez lui et s’il a contribué à populariser de nombreux thèmes contre les cris d’Orfraie de la "doxa", c’est aussi un sparring partner idéal, dont certains élans caricaturaux, réductions simplistes et autres propos à l’emporte-pièce participent d’une spectacularisation de l’opposition, cette nouvelle catégorie "homo reactus" !

Cela vire de plus en plus souvent en opposition frontale et ridicule entre le méchant de service, réac patenté ( de Zemmour à la version plus clean et bourgeoise d’un Finky) et le progressiste, insupportable efféminée de service. Donc, quand il dit que lui, c’est la génération du livre et du temps long, j’ai envie de répondre que, plus ou moins consciemment, il contribue à ce système télévisuel qui l’a détruite, et qu’au fond Internet, parce que monsieur n’est pas "un gamin", c’est le même phénomène, quoique accéléré. La seule chose qui le rend supportable, c’est que la censure y est difficile et que des bastions culturels, mélange intéressant de l’ancien monde livresque du temps long et de ce moyen de communication, y demeurent.