@yoananda
« Alors
moi je vais quand même discuter même si »
Présenté comme ça, c’est amusant, mais c’est à la
fois trompeur er superficiel. Superficiel, comme l’était ma première
intervention, où le souci de brièveté a primé.
l en est résulté, de ta part, des conclusions
fausses et des interprétations infondées, dont j’assume la responsabilité. Et
il reste que ce qui n’est pas discutable, c’est que les différences, les
inégalités, apparaissent déjà entre les peuples, bien avant que d’être entre
les races.
« Tu oublies déjà une première chose : il
n’y a pas que la "réceptivité à l’innovation" qui compte, mais il y a
le contexte géographique. »
Non. La réceptivité à l’innovation est liée aux
conditions de vie du groupe, à ses structures sociétales et à son évolution
propre (je suis déterministe).
« Les inuits par exemple, pourraient être le
peuple le plus réceptif de la planète, mais au milieu de la glace, des ours
polaires et des bébé phoques, la réceptivité ne fera pas beaucoup monter leur
PIB. »
Pour les Inuits, la « réceptivité à l’innovation »
s’est traduite par l’adoption du fusil-harpon et du scooter des neiges, l’un et
l’autre que des croyances religieuses, ou en rapport avec le culte des morts,
ou quelque superstition, auraient pu prohiber.
La « réceptivité à l’innovation » n’est pas
une faculté générale en soi dont certains peuples seraient dotés et d’autres
privés. C’est la capacité d’intégrer une technique ou un ensemble de techniques
pour lesquelles rien n’indiquait une prédisposition quelconque.
De mon point de
vue, un des exemples géographiquement proches les plus spectaculaires est
l’adaptation, dès le XVIIIe siècle, des rudes populations jurassiennes, paysans
et forestiers, à la minutie et à la précision des métiers de l’horloger
« Ce que je dis est loin d’être anecdotique
puisqu’une partie (non négligeable, mais non quantifiable) du succès des USA
c’est leur territoire : autant de rivières navigables que le reste du
monde réunit, autant de ports de classe mondiale que le reste du monde réuni,
et des frontières naturelles sur l’ensemble du territoire. Une situation
exceptionnelle, un avantage concurrentiel. »
Selon ma manière de voir les choses, ce n’est pas le
territoire qui fait le développement d’un peuple, mais le peuple qui développe,
ou non, le territoire. Il y a déjà beaucoup à dire sur les Amériindiens. Je
retiendrai trois points.
1. Bien qu’ayant vu les chariots des pionniers, ils
n’ont pas été réceptifs à l’innovation que représentait la roue, pour eux. 2.
La comptabilité minutieuse des Incas a montré que les cultivateurs péruviens
actuels n’ont réussi à égaler les rendements « précolombiens » qu’au
début de ce siècle.
3. Après n’avoir été qu’une tribu parmi des centaines
d’autres, les Navajos sont aujourd’hui l’une des principales nations
indiennes des Etats-Unis, avec 300’000 individus, près de trois fois plus que
les Apaches, et deux fois plus que les Sioux.
Dans « De l’inégalité parmi les sociétés
» Jared Diamond écrit : « …les Navajo se sont montrés particulièrement
souples et sélectifs en matière d’innovation. Ils ont intélgré des teintures
occidentales dans leurs tissages, se sont faits orfèvres ou ranchers, et
conduisent aujourd’hui des camions tout en continuant é vivre dans leurs
habitations traditionnelles. »
Voilà donc qui redimensionne l’importance du contexte
géographique, par l’explication de qu’est en réalité la « réceptivité à
l’innovation »
« Ca c’était la première discute, maintenant la
2ème. »
« Oui, il y a des différences entres les
peuples : est-ce que ça empêche les différences entre les
races ? »
Evidemment non. C’est pour cela que j’ai écrit tout à
la fin de mon propos : « …la réceptivité à l’innovation, dont
l’idéologie dominante ne parle jamais puisqu’elle introduit une inégalité de
facto, non entre les races, mais entre les peuples déjà et donc, à plus
forte raison, entre les races si l’on franchit ce palier.
« Le QI moyen d’une population peut expliquer
(EN PARTIE) la réceptivité à l’innovation. J’insiste sur le "en
partie", il y a d’autres facteurs qui jouent… »
e ne crois pas que la non-récéptivité à la roue des
Indiens d’Amérique du Nord, ait quelque chose à voir avec le Q.I. Pour moi, les
Indiens n’adoptent pas la roue parce qu’elle ne s’intègre pas à leur mode de
vie et à leur organisation sociétale : elle ne leur apporte rien de ce
double point de vue, donc ils n’en voient pas l’utilité.