Parce que le libre échange mondialisé met en
concurrence des pays avec des histoires sociales différentes les tirant mécaniquement vers le bas. La liberté de circulation
des capitaux permet au pouvoir actionnarial de réaliser ses profits hors
de l’espace de production et de faire pression à la baisse sur les salaires des
travailleurs sans compromettre ses profits. Cette situation est la cause
fondamentale du mouvement de délocalisation et pour les éviter, les gouvernements tolèrent, voire encouragent, divers
schémas d’optimisation fiscale et ne luttent pas contre la fraude avec la
rigueur qu’ils devraient. Mais il y’a d’autres conséquences comme faire baisser les
salaires ( et l’immigration de masse a été un outil ) pour les faire
converger petit à petit au niveau des pays ou ils sont le plus faible. La
mise en œuvre de l’euro est venue considérablement aggraver cette situation de baisse de
productivité de détérioration de la croissance et d’une montée du chômage.
Pourquoi ce choix du libre
échange mondialisée ? Parce que la crise des saturations des marchés des
années 70 a provoqué une diminution des profits actionnariaux. Deux
alternatives se posaient au pouvoir actionnarial : soit accepter cette rétraction des marchés solvables en attendant de meilleurs
années, soit la mise en place du néolibéralisme mondialisé pour maintenir
et surtout augmenter ses profits par des délocalisations, la baisse des
couts salariaux et la fuite du capital
vers la sphère financière. Le pouvoir actionnarial a bien évidemment choisit la seconde option
et on ne peut pas lui en vouloir, il est logique de défendre ses intérêts. Ce
qui est plus polémique, c’est que la classe politicienne l’a bien accompagné dans
ses choix alors qu’elle est censée pour les plus candides d’entre nous,
défendre l’intérêt public.
Le pouvoir actionnarial a donc
choisi de ne pas partager ses revenus mais au contraire d’en mettre plein la
figure aux salariés. Disons le tout net, c’est une lutte des classes. Et je ne
suis pas un marxiste, c’est un simple constat que fait aussi Warren Buffet
qu’on ne va tout de même pas assimiler à une sorte de milliardaire
crypto-marxiste : « il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe
des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner ».
Et
concomitamment à ce mouvement, le pouvoir politicien qui a été le relais
bureaucratique de ce néolibéralisme mondialisé a choisi de cajoler les
perdants (parce qu’ils sont en même temps sa clientèle électorale) en
maintenant un Etat social, choix absurde s’il en est et qui revient à
arroser une plante dont le pot est brisé : la redistribution sociale en
économie ouverte ne permet pas la relance car les agents économiques préfèrent
acheter des produits importés à bas prix. Donc cet Etat social dans un
cadre libre échangiste n’a aucune utilité économique, ce qui permet aux agents
du pouvoir actionnarial de proposer purement et simplement sa mise à mort en
prétextant ses effets négatifs sur les finances publiques ( qui sont bien réels
) et la fameuse austérité qui comme par un coup de baguette magique devrait en
principe résoudre avec la spirale de l’endettement , de la crise des
dettes publiques de la baisse de compétitivité et des revenus fiscaux , on y
crois très fort !
D’autant plus que bien évidemment , les économies que l’on propose doivent être faites sur le dos des fonctionnaires , des justiciables , des malades et des habitants de zone aujourd’hui abandonné par l’Etat.
Bref, je ne nie pas qu’il y’a des problèmes au niveau
microéconomique en France que l’on pourrait et devrait résoudre, mais le
cadre macroéconomique est surdéterminant, le néolibéralisme mondialisée est une
machine de régression sociale, faire des rafistolages au niveau micro n’y
changera pas grand-chose. Compte tenu du libre échange mondialisé, de l’euro et
des contraintes qu’ils imposent sur l’économie française, il n’y a guère d’autres
choix : l’Etat social doit mourir !
En ce sens , je répète et je martèle : le
néolibéralisme mondialisé , le pouvoir actionnarial et l’UE sont bien les
responsables de la mise à bas de l’Etat social ( même si ces facteurs
n’expliquent pas tout non plus ) !