• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


1 vote
maQiavel maQiavel 16 août 2017 15:34

@Charly83

Ce glissement de sens conduit à ne pas faire de gradation entre les erreurs et les fautes de chaque camp, en tenant pour acquis de manière implicite que puisque les torts sont partagés dans le discours, cela veut dire qu’ils sont partagés, aussi, et de manière égale, dans la réalité

------> Bonne remarque et si mon commentaire amène à une telle déduction, c’est qu’il relève du fallacieux comme le disait plus haut Heptistika, ce n’était pas du tout ce que je voulais dire. Mais tu as très bien compris que je me borne à la communication pour parler de ces deux camps.

Si on sort de la dimension communication et qu’on parle de la réalité, de ce qui se passe réellement sur zone, il y’a d’un coté des personnes qui subvertissent une nation et de l’autre ceux qui s’opposent à cette opération, il n’y a évidemment pas d’équivalence entre celui qui subverti et celui qui tente de résister à la subversion. smiley

Raison pour laquelle je suis de tout cœur avec les Vénézuéliens qui défendent leur souveraineté et sans aucune nuance possible, je croise les doigts pour qu’ils remportent cette bataille.

Il y a un pays qui fait des erreurs, le Vénézuela, et un pays qui fout la merde, les USA. On a tellement l’habitude que les USA s’ingèrent et foutent la merde dans d’autres pays qu’on a tendance à oublier que ce n’est pas normal : on a intériorisé l’impérialisme et le capitalisme rapace comme étant des lois naturelles. C’est ainsi, la loi du plus fort gouverne le monde. Pour employer une image, c’est comme si celui qui se faisait agresser avait le tort de ne pas avoir appris à se défendre. C’est bien ce que tu dis, si on transpose ça du combat économique au combat de rue : il aurait dû se construire un corps capable de résister à cette agression et aux agressions qui lui seront livrées dans le futur.  Coupable de négligence, de naïveté, d’incompétence, d’un côté. Coupable d’agression de l’autre. Ce n’est pas du manichéisme, c’est du factuel.

------> Là par contre je serais moins en accord avec toi. Mais il y’a une raison : je pars en effet du principe que c’est « la loi du plus fort » (tout simplement la force en fait) qui structure les relations internationales. Non pour des raisons « naturelles » (la nature n’a rien à faire dans cette histoire) mais plutôt structurelles ( càd qu’il existe un fondement culturel en deçà de la conscience et de la pensée générant certaines pratiques spontanées prédéterminant partiellement les actions des acteurs ). Et cette structure internationale implique que les entités qui le constituent sont en compétition constante (ce qui n’exclut pas la coopération qui est bien évidemment centrale et qui existent puisque les intérêts convergents ne manquent pas).

Une fois qu’on a posé ce contexte, on peut affirmer que le principal objectif poursuivi par un État est la recherche de la survie, et sa propre sécurité est garantie par la Puissance. Cela implique que les États doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à d’autres États potentiellement hostiles et plus puissants.

De cette perspective, la question n’est pas de savoir qui est coupable d’agression puisque l’agression est une norme, la question est plutôt de savoir si les responsables politiques mettent tout en œuvre pour résister aux agressions. Nicolas Machiavel expliquait que le gouvernement avisé ne doit avoir d’autres pensées que la guerre, et les institutions et sciences de la guerre. Et quid de la paix ? C’est la violence en puissance, celle qui n’a pas besoin de s’exercer sinon par les effets d’une menace insidieuse. Autrement dit, qui veut la paix prépare la guerre.

 C’est-à-dire que tous les domaines de la vie sociale (économiques, politiques, culturel , diplomatique etc.), doivent pour le gouvernant avisé, être orientés vers l’indépendance (qui ne doit pas être confondu avec l’autarcie) du corps politique qu’il dirige et la Puissance est le moyen de cette indépendance.

Le Venezuela a depuis les années 20 une structure économique complètement déséquilibré dont a hérité la révolution bolivarienne et qui rend ce pays très fragile aux guerres économiques (cela nécessiterait un long développement). La guerre économique actuelle engendre une crise politique qui elle-même dégénère en crise sociale.

L’important à présent pour les chavistes est de faire une autocritique intelligente de la révolution bolivarienne et en ce qui me concerne, les points positifs sont supérieurs aux points négatifs mais nous sommes arrivés au stade ou les points négatifs sont entrain de faire disparaitre les acquis de cette révolution. Et de cette autocritique doit émerger une tactique pour faire face à cette crise sociale mais surtout une doctrine stratégique qui permettra de bâtir un Etat suffisamment puissant pour résister aux tentatives de subversion.

C’est facile à dire mais extrêmement difficile à faire, j’en suis conscient, ça demande un immense talent politique et je doute des capacités de Maduro qui semble tenu par les militaires et les « bolibourgeois » qui profitent du système actuel. Au lieu de faire cette autocritique indispensable, le pouvoir en place se raidit (ce qui peut se comprendre dans ce contexte de crise sociale mais tout de même) et s’enferme dans une rhétorique anti-impérialiste tout en prenant des mesures qui aggravent la situation.

Je le redis , cette autocritique doit venir des chavistes eux-mêmes ( pas de ce conglomérat d’aventuriers compradores que les médias occidentaux se plaisent à nommer « opposition » ) et beaucoup de chavistes la demandent mais ils se font réprimer parfois aussi durement et là il y’a un problème …  smiley




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON