@Zatara
Donc
je suis d’accord avec toi dans l’idéal mais quand je deviens réaliste , l’important
est ailleurs : que la communauté politique à laquelle on appartient soit
suffisamment puissante pour ne pas être à la merci de puissances extérieures (
et si c’est déjà le cas , s’en libérer ).
Pour revenir sur ces notions qui diffèrent de la
souveraineté.
-L’autarcie : si tu reprends la définition wiki, c’est
lorsqu’un territoire géographiquement défini ou un État peut
se suffire à lui-même en vivant seulement
de ses propres ressources.
Par le passé, c’était quelque chose qui était considéré
comme une vertu politique ( cfr Rousseau , Machiavel etc ) car l’autarcie était synonyme d’indépendance
politique. Avec l’émergence du capitalisme et l’irruption de la
surdétermination économique dans les stratégies d’accumulation de puissance, c’est
devenu un système obsolète (les Japonais par exemple l’ont
compris dans la douleur mais ils ont vite assimilé la leçon ).
-L’indépendance : là c’est plus complexe car il
faudrait dire par rapport à quoi on est indépendant. L’indépendance économique,
c’est l’autarcie et on vient de voir que c’est désuet. L’indépendance
culturelle est une utopie car les cultures sont en évolution permanentes (sauf
les primitives mais elles existaient dans contexte très différents et pouvaient
se permettre d’être radicalement conservatrice) et se nourrissent d’autres
cultures. Quand elles ne le font pas suffisamment, elles sclérosent et
finissent par ne plus être adaptées à l’environnement social, ce les fait disparaître. Une culture qui survit est une culture qui est en mesure
de s’adapter et pour s’adapter elle doit se remettre en question en permanence et trouver des
sources d’inspirations ailleurs. Bref, l’indépendance culturelle est aussi
caduque. Reste l’indépendance politique qui laisse supposer qu’une communauté
politique est en mesure de décider de
tout sans entraves et sans contraintes. Quand on pose l’interdépendance
économique et culturelle, il n’est pas difficile de comprendre que l’indépendance
politique n’a pas vraiment de sens. L’interconnexion des communautés politiques
entre elles et celles qu’elles ont avec d’autres types de communautés (
économico-financières , idéologiques etc ) fait qu’elles sont toutes parties
prenantes d’une série d’ interaction et d’
entrelacs , de flux et reflux , qui constitue une sorte d’infrastructure
, c.à.d. un cadre contraint , impératif auquel elles doivent se prêter , dont elles ne peuvent dépasser les limites et qui impose de
lui-même leurs conditions de déplacement et par conséquent , qui réduit forcément
leur liberté de décision.
C’est surtout à ce niveau ci qu’on confond souveraineté et
indépendance politique, comme si l’un impliquait l’autre ,
la liberté totale de décider de ce que l’on
veut, non ce n’est pas ça la souveraineté. Un Etat souverain ne pourrait pas décider par exemple
de sortir du capitalisme ou de vivre en autarcie (même la Corée du nord n’est
pas autarcique). Un Etat souverain ne pourrait pas décider de cesser de jouer
au jeu des psychopathes dont on parle plus haut. Il y’a des nécessités et des contraintes,
la liberté totale n’existe pas et encore moins pour une communauté politique.
Par contre, il faut rajouter que plus une communauté politique
est puissante, moins les contraintes extérieures sont fortes , par conséquent , plus la liberté de décision est grande. Je
devrais développer ce point mais je le laisse de coté pour le moment car il y’a
beaucoup à dire et qu’il y’a des contre arguments à cela que je connais bien , dont un en
particulier : les empires !