@Zatara
Mais voilà,
c’est ce que je disais plus haut : quand bien même on introduit toutes les
contraintes qui limitent la liberté de décision (comme tu dis énergétique/économique/politique/militaire/médiatico-culturel,
je rajouterai géographique, géopolitique,
historique, anthropologique, idéologico –religieux et j’en ai certainement
laissé de coté), les déterminations ne sont JAMAIS totales et absolues. Même pour les toutes petites
puissances comme le Togo, le Népal ou le
Nicaragua, les contraintes qui s’exercent sur elles ne sont pas complètes. A
plus forte raison, pour une grande puissance comme la France, elles ne le sont
pas non plus (puisque nous avons vu que plus la puissance d’une communauté
politique est grande, moins les contraintes qui s’exercent sur elles sont
fortes).
Puisque
les déterminations ne sont pas totales et absolues, il existe donc un
intervalle de liberté. C’est dans cette marge que s’exerce la souveraineté et aussi
minuscule que puisse être cette marge de manœuvre (et dans le cas des petites Puissances, elle est
vraiment fine), elle engendre des différences gigantesques.
Pour
donner un exemple , toute l’arnaque du discours néolibéral mondialiste consiste
à faire croire que les déterminations sont totales et qu’il n’y a rien à faire,
c’est le fameux « there is no
alternative » !
Le
néolibéralisme mondialisée avec toutes ses conséquences n’est pas un poids qui s’exerce
des hauteurs contre lequel on ne peut rien faire , un peu comme on ne peut rien
faire contre la gravité , c’est un choix qui a été fait par les classes
dirigeantes qui ont trouvé leurs intérêts. L’idée consiste à faire croire qu’il
n’existe pas d’autres choix et que celui qu’ils ont fait n’a pas d’autres alternatives,
c’est quelque chose de naturel, de scientifique, d’incontestable. C’est un
discours de légitimation. Mais ce n’est qu’un discours car il suffit qu’un pays
décide de ne pas jouer le jeu, en faisant du protectionnisme, non pas en
imaginant que tous les problèmes de ce pays disparaitraient comme par un coup de baguette magique mais pour
aborder ces problèmes d’un angle totalement différent. Et ça , ça fait partie
des grands choix géostratégiques que la Puissance de la France lui permet
encore de faire POUR LE MOMENT (
car comme l’explique Michel Drac , si la dynamique actuelle de dissipation de puissance
se poursuit , elle ne sera plus en mesure de faire ce genre de choix ).
Je reprend
la métaphore de l’automobiliste et de l’autoroute , certes l’infrastructure
autoroutière est une détermination pour le conducteur qui ne peut pas aller ou il veut
quand il veut s’il le veut ( cfr il n’est pas indépendant , la liberté totale
est une illusion ) , il y’a des contraintes qui s’exercent sur lui que sont les
limitations de son automobile elle-même, ses réserves en carburants , les voies routières , les autres automobiles
et les autres conducteurs , la qualité des routes qu’il emprunte, sa propre
qualité de conduite , le climat etc etc.
Mais malgré ces contraintes, il peut encore décider de rouler sur la première
voie plutôt que sur la seconde, de prendre l’autoroute qui va vers la ville A plutôt
que celle qui va vers la ville B, de prendre les passagers qu’il veut, de
mettre la musique qu’il veut pendant qu’il roule, de faire des pauses aux
stations service etc. Ses choix sont certes limités, mais aller vers la ville A
ou vers la ville B, ce n’est pas pareil. De la même manière , Une nation qui
fait le choix de faire face au mondialisme économique les portes grandes
ouvertes et une autre qui fait le choix de parfois fermer ses portes en
fonction de ses intérêts géostratégiques , ce n’est pas pareil …
Le néolibéralisme
mondialisé n’est qu’un exemple, je ne suis pas entrain de dire que tout se résume
à cela, il y’a bien entendu d’autres facteurs mais la logique que j’emprunte
ici sera la même pour eux : les déterminations ne sont pas totales et absolues !
. Car c’est précisément de cette intrication
complète qu’aucun axe en particulier ne peut être suffisamment dégagé
stratégiquement pour bâtir une souveraineté.
------>
Si mais pour ça il faut établir une hiérarchisation
de ces axes d’une perspective politique.
Si on
ne passe pas à cette perspective et qu’on en reste à de l’analytique, on en revient à la pelote de laine dont on ne
voit pas le bout.