@yoananda
Le problème qui n’est pas abordé, et qui pour moi est majeur, est celui de la taille et la complexité.
Quoi qu’on dise, toutes les tentatives de démocraties "réelle" ont été faites à toute petite échelle.
Pour
un pays comme la France, avec la complexité de la modernité, je ne
penses pas qu’on puisses appliquer des méthodes aussi simples.
Ce sont exactement les réserves (politiques) que formulaient Rousseau par rapport à la démocratie. Régime qu’il définissait comme "impossible" et qui selon lui ne pouvait réellement s’appliquer qu’à l’échelle de cités indépendantes ou de cités-Etats.
« À prendre le terme dans la rigueur de l’acception, il n’a jamais
existé de véritable démocratie, et il n’en existera jamais. Il est contre l’ordre
naturel que le grand nombre gouverne et que le petit soit gouverné. »
Pour Rousseau, dont on a fait conventionnellement le chantre de la démocratie directe, la question de la représentation politique est un mal nécessaire et inévitable pour des Etats étendus (comme la France à son époque). Or, par définition, tout gouvernement est aristocratique puisqu’il place les intérêts du grand nombre entre les mains du petit nombre (ordre naturel).
Ce que nous appelons en principe "élection démocratique" est dans les faits une une aristocratie élective, basée en théorie sur la sélection des meilleurs, ce qui correspond en effet au régime républicain.