• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


1 vote
Joe Chip Joe Chip 26 septembre 2017 17:56

Je suis assez d’accord avec yoananda. De la même manière que le libéralisme économique est intrinsèquement porteur de dérives "ultralibérales", le souverainisme peut déboucher sur le nationalisme quand il se conjugue à une volonté de puissance. Par contre je ne l’opposerai pas au cosmopolitisme (qui est un concept un peu fourre-tout) mais plutôt au multilatéralisme sur le plan politique.

Pour ma part, j’ai beaucoup critiqué les souverainistes ici, je pense que c’est une idéologie dépassée et qui a de toutes façons connu trop d’échecs (92 avec Maastricht, 2002 avec Chevènement, 2005 avec le référendum voire 2017 avec MLP) pour être considérée comme une alternative sérieuse par les peuples, qui penchent de plus en plus à droite. 

L’avenir est au multilatéralisme et à l’ethnolibéralisme. On voit partout l’affirmation identitaire (rejet de l’immigration) et le dogme néolibéral (défiance envers l’Etat-Nation centralisé) se renforcer mutuellement au nom de la défense du principe de subsidiarité. Les riches ne veulent plus payer pour les pauvres, les pauvres ne veulent plus être en concurrence avec les immigrés pour l’aide sociale ou au logement, tous rejettent la légitimité de la gestion par l’Etat (endetté et discrédité) qui est à la base du souverainisme.

Donc on se dirige sans doute vers un avenir où les intérêts des néolibéraux et des ethnonationalistes vont converger de plus en plus étroitement et objectivement, car ils ont un ennemi commun (l’Etat-Nation). Les néolibéraux veulent déconstruire l’Etat social, les nationalistes identitaires veulent déconstruire la Nation au sens politique (français) du terme pour lui substituer la nation au sens historique, ethnique et linguistique du terme. C’est ce nationalisme là qui est en train de revenir sur le devant de la scène à travers le populisme, pas le "nationalisme des années 30" (bureaucratique, totalitaire) comme le sermonnent les médias. C’est à dire un nationalisme qui mélange aspiration identitaire et adhésion au néolibéralisme mondialisé. Cette évolution est déjà visible à l’est de l’Europe, en Belgique (avec la Flandres) et en Espagne (Catalogne). Toutes ces petites nations éprouvées par l’histoire et maltraitées par leur grand voisin (Russes, Espagnols, Français, Allemands...) se moquent bien de la souveraineté politique ou de la domination des USA, tout ce qu’ils voient c’est leur survie concrète en tant que peuple.

Vérité dérangeante : les peuples sont prêts à tout accepter (renoncement à l’indépendance politique, baisse de salaire, de niveau de vie, perte de la sécurité sociale) en échange de leur sécurité culturelle et de l’arrêt de l’immigration massive. De ce point de vue, l’arrivée de plus d’un million de "réfugiés politiques" en 2015 va durablement marquer les esprits des européens.

C’est ce que les souverainistes n’ont toujours pas compris. Leur paradigme "social-national" qui oppose l’Etat-Nation à l’Europe libérale est totalement dépassé.




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON