.. L’île de Cyrnos, que les Romains appellent Corsica, est un pays affreux à habiter, vu la nature âpre du sol et le manque presque absolu de routes praticables, qui fait que les populations confinées dans les montagnes et réduites à vivre de brigandages, sont plus sauvages que les bêtes fauves. C’est ce qu’on peut, du reste, vérifier sans quitter Rome, car il arrive souvent que les généraux romains font des descentes dans l’île, attaquent à l’improviste quelques-unes des forteresses de ces barbares et enlèvent ainsi un grand nombre d’esclaves ; on peut alors observer de près la physionomie étrange de ces hommes farouches comme les bêtes des bois ou abrutis comme les bestiaux, qui ne supportent pas de vivre dans la servitude, ou qui, s’ils se résignent à ne pas mourir, lassent par leur apathie et leur insensibilité les maîtres qui les ont achetés, jusqu’à leur faire regretter le peu d’argent qu’ils leur ont coûté.......
— Strabon, liv. V, ch. II, 7. - Traduction d’Amédée Tardieu
Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, tout du moins pour l’instant, les Corses dans leur immense majorité n’ont nullement envie d’une indépendance qui les mènerait on ne sait où (et certainement vers le pire), hormis une poignée d’irréductibles organisés en mafia voire manipulés de "l’extérieur"....