A 10 :20
à peu près, l’une des femmes sur le plateau journaliste estime que la loi
Gayssot n’est pas une bonne idée et qu’il faut combattre des idées par d’autres
idées, Laurent Joffrin saute sur l’occasion pour l’accuser d’ultra –libéralisme.
Je comprends
très bien ce qu’il a voulu dire, il estime qu’elle défend l’idée que la liberté
d’expression ne doit avoir aucune limite et qu’on peut dire tout et n’importe
quoi n’importe quand sans aucune réglementation, ce qui m’étonnerait beaucoup
car je ne connais personne qui défende une telle conception de la liberté d’expression,
même chez les anarcho-libertaires les plus radicaux. Tout le monde sait très
bien que la liberté sans limite, c’est la loi du plus fort. Donc bien sur qu’il
faut des réglementations, on ne doit pas pouvoir hurler à 3 heure du matin avec
un mégaphone en plein milieu d’un quartier résidentiel en se prévalant de la
liberté d’expression. On ne doit pas non plus pouvoir répandre des rumeurs de
pédophilie sans aucune preuve sur une personne tout simplement parce qu’on lui
est hostile et qu’on a envie de détruire sa vie sociale et familiale. Il faut bien entendu
des réglementations, la question ne se pose pas là mais à l’endroit ou faut
poser les limites au droit de s’exprimer légalement.
Mais cette
remarque sur « l’ultra libéralisme » est encore plus perfide car ce
mot renvoie dans les imaginaires collectifs à la sphère économique. Cela sous
entend qu’être pour le droit de chacun à s’exprimer légalement et considérer qu’à
des arguments doivent s’opposer à d’autres arguments et non la force de la loi,
c’est être forcément en faveur du libre échange intégral, à la disparition de l’Etat
de la vie économique et à l’illimitation du droit de propriété. Comme si le
libéralisme économique était inséparable de la défense des libertés
fondamentales. C’est une façon très
perverse de diaboliser les défenseurs de la liberté d’expression et de les
mettre dans une case prédéfinie.