@Djam
"Ce n’est pas "d’intelligence artificielle" dont l’humanité à un besoin urgent, mais d’intelligence tout court."

En effet, la techno-béatitude rend inculte, même et surtout en sciences d’ailleurs. Je le vois même là où je travaille (on ne fait pas d’IA mais tout de même des produits électroniques avec logiciel embarqué, et c’est une très grosse boîte). Il faut dire que la boîte est un cas d’école : Des managers qui partent dans des délires futuristico-fantastiques (changeant souvant d’objectif), les parties stratégiques du développement externalisées, et au final une armée mexicaine incapable de faire ce que font même certains amateurs pendant leurs loisirs ! (Et j’ai au moins deux exemples vécus récents). Pas étonnant qu’on soit déjà largué (et de loin) par les Chinois et les pseudo-américains ! (C.à.d. les low-cost countries qui développenet pour des boîtes américaines).

Anecdote qui tue (100% vécue) : Une multinationale (américaine possédant des sites en France) spécialisée dans l’électronique automobile travaille en partenariat avec un institut de recherche français. Lors d’une discussion au téléphone, il est question de messages d’information transmis entre deux calculateurs, dont les 4 coefficients d’un polynome du troisième degré (notions de troisisème à mon époque), ceci dans le but de recréer une courbe simple approximative sans transmettre des tonnes de points. Or, le calculateur qui reçoit l’information n’est prévu que pour les polynomes du second degré. Solution proposée par le "chercheur" : On ne transmet pas le terme en X3, et cette "troncature" ne provoquera qu’un "léger" écart... Le chef de projet de la boîte approuve sans broncher, coupe court aux objections, et des journées de test seront consacrées à l’essai du système ainsi fagoté... Inutile de dire que quand on travaille dans un tel environnement on n’a plus aucun espoir quant à notre performance scientifique. Les 25 dernières années d’externalisation ont achevé le savoir-faire qui restait en France.

Pour revenir sur le commentaire de départ : La techno-béatitude est une sorte de fuite en avant qui permet d’échapper à ses responsabilités environnementales (on "résoudra" ça plus tard grâce à truc-bidule-machin...).