• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


2 votes
sls0 sls0 20 novembre 2017 03:20

@childéric
Mais je les ai vu arriver dans les années 60.

Les copains d’école m’invitaient chez eux dans les HLM spécialement prévus pour les héberger.

Pour moi c’était Tintin au pays de l’or noir, sacré dépaisement, la chèvre dans la douche c’est du vécu, c’était compréhensible, personnellement la salle de bains je ne l’avais découverte que 3-4 ans avant.

Le village complet dans un HLM, avec le chef et même des gars qui ne voulaient pas partir d’Algérie. Incroyable le nombre de personnes qu’on allait chercher à l’époque. Il en fallait du monde pour les filatures, Usinor, ect...

Mes potes servaient de trait d’union pour le choc des cultures, paumée la madre. Le père ça allait mieux mais il était quand même bousculé dans ses certitudes. La pétanque servait de trait d’union et les revenus étaient multiplié par 5 minimum.

A l’école ça allait mais entre une bibliothèque au mur et un tapis avec une oasis ça marquait une différence, si mon père était incolable les parents des potes c’était pas trop le cas.

Toujours à l’époque on pouvait viser un même boulot que le père pour avoir une vie correcte. A partir des années 80 ce principe a volé en éclats. Ceux qui avaient choisi le modèle du père ça a fait mal. Personnellement j’avais aussi choisi le père comme modèle mais il était plus thermodynamique que pétanque.

En 20 ans ceux qui étaient nécessaires sont devenus non nécessaires. Leurs fils (mes potes) avaient prévu un futur basé sur le père, ce n’est qu’une histoire d’environnement familiale de gens déracinés.

Ils seraient arrivés une ou deux générations avant il n’y aurait pas eu de problèmes. Là il se sont retrouvé avec une marche à gravir à laquelle il n’étaient pas préparés.

Je résidais dans une ville ouvrière, même du pure souche avec le même environnement culturel se sont aussi pris cette marche dans les dents.

C’était fini les 30 glorieuses, bonjour les actionnaires.

Pour qu’il y en ait plus dans les poches des actionnaires il faut des gens mis sur le coté, les cités ouvrières sont devenues des réserves à chômeurs. Il y aurait pu avoir une lutte commune pour ces ouvriers désoeuvrés, rejetés. Mais on a même réussi à retirer le mot ouvrier du language courant, plus d’existence verbale, plus de mots pour les nommer. Plus d’existence, difficile à vivre surtout avec une gauche qui a viré à droite pour certains et d’autres qui normalement défendaient se sont fait laminer par un bon marketing.

Les rejetés pure souche il y a le FN qui les a séduit, il ont retrouvé une existence à défaut d’un statut social.

On ne peut pas tout prendre et il faut bien un coupable pour cet état de fait. On aurait pu dire que c’est les marchés ou actionnaires mais ils ont de gros moyens pour faire passer leurs idées. Les derniers immigrés arriver étaient de bons candidats pour endosser la faute, le chômage. Une minorité qui n’a jamais ouvert sa gueule, des dociles dans l’ensemble et en plus pas la même religion.

A cette époque j’avais un pote qui plaçait les chômeurs. Il me disait que coté maghrébins ils étaient pas trop motivés. Je lui demandé s’il n’y avait pas une annonce non parue pour un poste. Devant lui j’ai appelé, j’ai donné des références en or, le modèle idéal pour le poste, on m’a répondu que c’était une erreur. Le fait que j’avais pris un accent nord africain a dû aider pour l’erreur, sans accent j’aurais été convoqué pour un entretien à minima.

Je me rappelle avoir dit au pote qu’un jeune avec un bon bagage s’il se prend des réponses comme ça à longueur de journée il risque de se lasser et de jouer un remake de Malik Oussekine.




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON